Des milliers de Gazaouis reprennent le chemin du nord de l’enclave, depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. C’est par la route côtière, longeant la Méditerranée, qu’une file interminable de déplacés converge vers les villes évacuées par l’armée israélienne. Selon la défense civile dirigée par le Hamas, près de 200 000 personnes seraient revenues dans la seule journée d’hier.
Le mouvement est souvent long et pénible. Mustapha Aboukass a marché pendant sept heures avec sa femme et sa fille, portant le peu de possessions qui leur restaient. Malgré la souffrance, la nécessité de rentrer est impérieuse : « Je sais déjà que j’ai tout perdu, mais j’y vais. Je n’ai plus ni maison ni tente. Je n’ai plus rien. Mais je retourne dans ma ville, Gaza », explique-t-il, faisant face à une cité dévastée par les actions de l’armée israélienne.
Le choc face à la destruction
Pour beaucoup, le retour est synonyme de confrontation brutale avec l’étendue des dégâts. Rami Salah, qui vivait encore ici il y a quelques semaines, découvre des champs de ruines à la place de son quartier. Il pensait pouvoir revenir et retrouver son foyer pour enfin reprendre une vie normale. Il n’en reste rien. Il confie n’avoir « jamais imaginé ça » et ne pas savoir désormais « ce [qu’il va] faire ni où aller ».
Un peu plus loin, au milieu des décombres de ce qui fut leur maison, des enfants tentent de récupérer quelques objets qui tiennent dans un sac, derniers vestiges de leur vie passée. Malgré la détresse, l’espoir d’un avenir meilleur persiste, à l’image de cette petite fille qui souhaite « retourner à l’école, apprendre à nouveau et devenir une des meilleures élèves ».
La fin de l’exil et l’espoir du cessez-le-feu
Face à ce retour massif, les camps de déplacés, comme celui de Derbala situé dans le centre de l’enclave, commencent à se vider. L’espoir que cette phase marque la fin de deux ans de conflit est très présent. Beaucoup veulent y croire, à l’instar de Salah Chamala, qui a survécu sous ses tentes pendant des mois, endurant les souffrances, les difficultés, le siège et la faim. Il se dit « content malgré toutes ces souffrances » à l’idée de rentrer chez lui.
La première phase de l’accord de paix entre le Hamas et Israël se matérialise sur le terrain. Pour la première fois depuis des mois, aucun bombardement n’a été signalé ce matin-là, offrant un premier répit tant attendu aux populations.
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