L’escalade de violence des colons israéliens en Cisjordanie

Depuis plusieurs semaines, la Cisjordanie fait face à un déchaînement d’agressions et de destructions perpétrées par des colons israéliens. Cette flambée de violence, qui frappe partout, a atteint un tel niveau que même les autorités israéliennes ont été amenées à réagir.

Les actions des colons s’attaquent aussi bien aux biens qu’aux personnes, touchant même les lieux de culte. Récemment, les fidèles d’une mosquée de Deristiya, une ville du nord de la Cisjordanie, ont découvert leur lieu de culte vandalisé et profané. Ce type d’agression, qualifié par les habitants comme un outrage à la dignité des lieux de prière, s’accompagnait de slogans racistes tagués sur les murs du bâtiment.

Des destructions massives et ciblées

Les colons s’attaquent à tout ce qu’ils peuvent. Une usine laitière a été saccagée par un groupe d’hommes cagoulés, laissant une dizaine de personnes blessées. Quelques jours auparavant, des moutons dans une ferme palestinienne ont été frappés à mort. Les voitures et les habitations incendiées se comptent également en grand nombre.

L’agriculture est aussi une cible majeure. Les colons profitent de la saison des olives pour harceler les cueilleurs palestiniens et s’en prendre directement à leurs arbres. Ce conflit autour de la récolte a entraîné l’arrachage de milliers d’oliviers au cours du mois d’octobre.

Dans ce contexte tendu, les militants et les journalistes qui tentent de documenter les événements ne sont pas épargnés. Par exemple, une photographe qui couvrait la récolte des olives a été violemment frappée. Des activistes et des habitants ont aussi été blessés lors de ces attaques.

Un bilan sans précédent et une impunité décriée

L’Organisation des Nations Unies (ONU) confirme l’ampleur de cette crise. En octobre, 264 attaques de colons ayant causé des dommages matériels ou des victimes ont été enregistrées. C’est le pire bilan mensuel comptabilisé par l’organisation depuis deux décennies. L’ONU rappelle qu’Israël, en tant que puissance occupante, a la responsabilité de protéger la population.

Ces exactions sont surtout commises par de jeunes colons, y compris parfois des mineurs. Certains sont membres des « jeunes des collines », une organisation extrémiste connue pour s’en prendre même aux soldats israéliens.

Bien que le président israélien, Isaac Herzog, se soit dit choqué, et que le chef de l’armée israélienne ait promis une réponse ferme contre ces comportements criminels, ces condamnations sonnent pour l’instant comme de simples vœux pieux. La violence continue de sévir, largement en raison de l’impunité dont bénéficient les colons israéliens, très rarement condamnés. Un exemple notable est le meurtre filmé, l’été dernier, d’un militant palestinien par un colon déjà connu des autorités, acte qui n’a donné aucune suite judiciaire.

L’impunité est telle qu’elle mène à l’audace. Sur les murs de la mosquée vandalisée de Deristiya, on a retrouvé un message adressé directement à un chef de l’armée israélienne qui s’était opposé publiquement à ces attaques, affirmant : « Continuez à condamner. Nous n’avons pas peur et nous nous vengerons encore. »

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