L’utilisation de la « sécurité juive » pour justifier la saisie de terres palestiniennes
La question de la sécurité est souvent brandie pour justifier les incursions militaires en Cisjordanie occupée, mais une activiste juive conteste fermement cette rhétorique, la qualifiant d’« excuse bidon » utilisée par Israël pour coloniser les terres palestiniennes. Ce point de vue survient après qu’elle et d’autres aient été la cible d’un raid nocturne mené par l’armée israélienne et des colons dans un village.
Au cours de l’incident, l’armée a pris d’assaut le village, enfermant les habitants à l’intérieur de leurs maisons et leur interdisant de sortir, de filmer ou même d’ouvrir les fenêtres. L’espace visé a ensuite été envahi par des dizaines de colons, qui affirmaient que le site était celui d’une ancienne synagogue juive.
Le mythe de la synagogue et l’archéologie coloniale
L’activiste met en doute la validité de cette affirmation archéologique. Même si la présence d’une synagogue ancienne était avérée, elle se demande pourquoi cela justifierait l’assaut d’un village en pleine nuit par des hommes armés.
Mais surtout, elle rejette l’idée que le site soit réellement une synagogue. Elle explique que de tels lieux sont souvent désignés comme juifs par ce qu’elle appelle des « archéologues de colons ». Ce sont des individus que les colons paient pour examiner des lieux palestiniens, souvent décrits comme n’étant qu’un « tas de roches », et affirmer qu’ils sont juifs. Cette pratique est perçue comme un simple prétexte supplémentaire utilisé par Israël pour s’emparer de terres palestiniennes et revendiquer leur propriété.
Une histoire sélective au service du projet colonial
La critique de l’activiste s’étend à l’historiographie israélienne dans son ensemble. Selon elle, si l’on demande à un sioniste d’expliquer l’histoire de cette terre, le récit sera étrangement sélectif : les juifs y vivaient il y a 2 000 ans, puis ont été expulsés, et « rien ne s’est passé » jusqu’à leur retour à la fin du XIXe siècle avec la naissance du mouvement sioniste.
Cette vision, affirme-t-elle, est manifestement fausse. Des dizaines de civilisations entières ont contribué à la culture de cette terre pendant l’intervalle. Cependant, l’historiographie israélienne n’est pas intéressée par cette histoire, car son objectif réel n’est pas de retracer le passé, mais de justifier son projet colonial actuel.
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