Israël, le chien des États-Unis : comprendre la véritable dynamique de pouvoir au moyen-orient
Une idée persistante circule : Israël dicterait son agenda aux États-Unis. Pourtant, une analyse approfondie révèle une réalité bien différente. Comme le soulignait Noam Chomsky, « ce n’est pas le chien qui dirige le maître, c’est le maître qui dirige le chien ». Dans cette perspective, Israël n’est pas le décideur, mais plutôt l’instrument des États-Unis, agissant comme le « flic du Moyen-Orient ». Son rôle ? Réprimer les nations arabes qui refusent de céder leurs ressources, notamment leur pétrole, sans contrepartie.
Le pouvoir de l’économie : une relation déséquilibrée
Ce qui détermine fondamentalement qui commande, c’est le rapport de force économique. L’économie des États-Unis, longtemps la plus dominante au monde, est d’une ampleur incomparable à celle d’Israël. Une économie aussi puissante, dotée d’une structure de propriété d’entreprise solide, permet d’investir massivement à l’étranger. Cela se traduit par la création de succursales, d’agences et d’agents locaux dont la mission est d’organiser l’exploitation des matières premières et de soumettre ceux qui résistent à cette mainmise sur leur main-d’œuvre et leurs ressources. C’est dans ce cadre qu’Israël a été établi.
Une création stratégique : diviser pour régner
L’installation d’Israël n’est pas le fruit du hasard ou uniquement d’une volonté d’établir une colonie juive. Si des pistes comme le Kenya ou l’Argentine ont été envisagées, ce sont l’Empire britannique et l’Empire français qui ont insisté pour la Palestine. Leurs raisons étaient multiples et stratégiques :
• Contrôle des routes commerciales vers l’Inde, sources de fortunes.
• Division de la nation arabe, afin d’empêcher l’émergence d’une puissance concurrente.
• Accès au pétrole et au gaz, dont l’exploitation industrielle a débuté en Iran dès 1916.
Les États-Unis ont par la suite repris ce rôle, en intégrant Israël dans leur propre stratégie géopolitique.
La vision de brzezinski et le carrefour palestinien
Le grand stratège américain Zbigniew Brzezinski soulignait dès 1997 un défi majeur pour les États-Unis : l’avenir de l’économie mondiale se joue en Eurasie, continent qui concentre la majorité de la population et des richesses mondiales. Incapables d’envoyer constamment leur armée pour maintenir l’ordre, les États-Unis doivent diviser ces régions. Cela implique de fragmenter l’Europe, d’empêcher le commerce entre les Européens (notamment Français et Allemands) et la Russie pour l’énergie, ainsi qu’avec la Chine. L’objectif est de prévenir la formation d’un grand bloc économique, commercial et financier dont les États-Unis seraient exclus, et qui déterminerait la future superpuissance dominante.
Aujourd’hui, alors que la Chine est en passe de dépasser les États-Unis, elle a un besoin crucial de routes commerciales pour exporter ses produits vers l’Europe et importer des matières premières d’Afrique. Les États-Unis cherchent activement à bloquer ces routes. C’est ici que la Palestine, un carrefour stratégique, prend tout son sens. Netanyahu lui-même a implicitement confirmé ce rôle à l’ONU, en présentant une carte où la Palestine disparaissait, plaçant Israël comme l’agent des États-Unis pour le contrôle de ces axes commerciaux vitaux.
Israël, un instrument sous dépendance américaine
Affirmer que le puissant lobby sioniste commande aux États-Unis, bien que son influence soit réelle, est une erreur. La réalité de la relation de pouvoir est frappante, notamment dans les moments de crise. Israël est profondément dépendant du soutien américain pour ses actions :
• Armement et munitions : Israël ne peut agir sans les armes et bombes fournies par les États-Unis, mais aussi par la France, la Grande-Bretagne et la Belgique.
• Renseignement et surveillance : La surveillance par satellite des États-Unis et du Royaume-Uni est indispensable.
• Soutien logistique : L’aide des bases militaires américaines dans la région est cruciale.
• Soutien politique et médiatique : Les États-Unis bloquent les résolutions de l’ONU défavorables à Israël et contribuent à diffuser un récit médiatique présentant Israël comme une victime se défendant.
Les États-Unis agissent comme le chef d’orchestre, et Israël n’est qu’un instrument parmi d’autres dans cet orchestre, aux côtés de pays comme l’Ukraine, la Colombie ou l’Éthiopie. Ces « proxies » ou « agents locaux » permettent aux États-Unis de projeter leur puissance sans engager leurs propres troupes partout. La réaction de Netanyahu, paniqué et cherchant l’aide des États-Unis lors de récents événements, où Washington a apporté un soutien tout en agissant unilatéralement, confirme cette dynamique. Il est crucial de comprendre cette relation asymétrique pour appréhender les enjeux géopolitiques complexes de la région.
Pas encore de commentaires.