Dans une intervention marquante devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le Roi Abdallah II de Jordanie a livré un discours puissant, empreint de frustration et d’urgence, face à l’interminable conflit israélo-palestinien. Il a interpellé la conscience du monde avec une question lancinante, répétée comme un cri du cœur : « Combien de temps encore ? ».
Un cycle de souffrance sans fin
Le Roi a débuté son discours en soulignant le caractère tragiquement répétitif de la situation. Depuis des décennies, les Palestiniens subissent un « cycle cruel » de bombardements, de morts, de déplacements et de déni de leurs droits et de leur humanité la plus fondamentale.
Il a qualifié ce conflit d’unique en son genre : le plus long de l’histoire moderne, une occupation illégale d’une population sans défense par une nation qui se déclare démocratique, et une violation flagrante des résolutions de l’ONU, du droit international et des conventions sur les droits de l’homme.
L’échec et l’inertie de la communauté internationale
Face à cette injustice qui dure depuis près de 80 ans, le Roi Abdallah II a dénoncé les « décennies d’inertie » de la communauté internationale. Il a mis en lumière le fossé entre la « théorie » discutée dans les couloirs du pouvoir et la « réalité » des souffrances vécues sur le terrain.
Selon lui, les tentatives de paix passées n’ont servi que de distraction pendant qu’Israël étendait ses colonies illégales, démolissait des maisons et déplaçait des communautés entières. Il a également critiqué le deux poids, deux mesures, se demandant si l’appel provocateur du gouvernement israélien à un « Grand Israël » aurait été accueilli avec la même apathie mondiale s’il avait été formulé par un dirigeant arabe.
La dévastation à Gaza et la seule voie vers la paix
Le discours a dressé un tableau sombre de la situation à Gaza : plus de 60 000 Palestiniens tués, 50 000 enfants blessés ou tués, des quartiers, hôpitaux, écoles et lieux de culte en ruines, et une famine généralisée. Il a insisté sur le fait que le gouvernement israélien actuel n’est pas un partenaire de paix volontaire, mais qu’il démantèle au contraire les fondements mêmes sur lesquels la paix pourrait reposer.
Pour le Roi Abdallah II, la force militaire ne pourra jamais apporter la sécurité. La seule véritable solution réside dans la coexistence : la solution à deux États. Cela implique la création d’un État palestinien indépendant et viable, avec Jérusalem-Est pour capitale, vivant en paix aux côtés d’un Israël sécurisé, conformément au droit international et à l’initiative de paix arabe.
Le rôle de la Jordanie et un appel à l’action
En tant que gardienne des lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem, la Jordanie s’efforce de protéger l’équilibre fragile de la ville. Le royaume sert également de base principale pour la réponse humanitaire internationale à Gaza.
Le Roi a conclu sur une note d’espoir, voyant une « lueur à l’horizon » dans le courage des citoyens du monde entier qui élèvent la voix pour dire que cela a assez duré. Il a exhorté les Nations Unies à se faire l’écho de cet appel et à agir enfin, car « cela fait trop longtemps ».
Pas encore de commentaires.