Pourquoi une résistante de 82 ans s’engage sur la flottille pour Gaza
Isaline Amalric Choury, une figure corse connue pour son engagement antifasciste, a pris la mer à 82 ans, se sentant obligée de monter à bord du bateau, même si elle exprime sa peur. Fille du résistant corse Maurice Choury et nièce de l’icône de la résistance, Daniel Casanova, elle perpétue un combat mené toute sa vie contre le racisme, le fascisme et l’antisémitisme. Elle navigue aujourd’hui à bord du navire Conscience, intégré à la seconde flottille pour Gaza, menée par Thousand Madelines Tou Gaza et la Freedom Flottilla Coalition.
L’écho douloureux de l’histoire
Pour Isaline Choury, la situation des Palestiniens, « parqués dans un ghetto, » est une honte qui réveille des souvenirs d’enfance des ghettos sous le nazisme. Elle souligne la déshumanisation en cours, établissant un parallèle avec l’époque où un racisme épouvantable conduisait à considérer les Juifs comme des « rats » plutôt que comme des humains.
Elle affirme que Benjamin Netanyahou agit de la même manière, notamment en éduquant de très jeunes enfants à la haine. Elle dénonce des scènes où un garçon de 12 ans est vu piétinant des colis alimentaires, ou de jeunes filles qui chantent en disant « mort aux Arabes, » « mort aux enfants, » et en appelant à « tuer tous les bébés. »
La bête noire du colonialisme occidental
Son analyse politique s’étend au-delà du conflit immédiat. Isaline Choury fustige le néocolonialisme occidental, qu’elle considère comme la « bête noire du monde. » Elle déplore que l’Europe soit malheureusement colonialiste, tant dans ses pratiques que dans son idéologie. Elle dénonce spécifiquement le « suprémisme des blancs » des démocraties occidentales qui traitent les autres de « barbares et terroristes. »
Elle exprime également une profonde honte vis-à-vis de son propre pays et de l’inaction d’Emmanuel Macron. Elle affirme ressentir la même honte qu’elle avait éprouvée lors de la Guerre d’Algérie, quand l’armée pratiquait la torture. Elle estime que la France, patrie des droits de l’homme, a perdu sa place, qui a été prise par l’Espagne.
Un appel urgent à l’indignation
Pour Isaline Choury, les enjeux sont universels : si Gaza est perdue, c’est l’humanité entière qui est perdue. Le monde basculerait alors sous la seule « loi du plus fort. » Elle met en garde contre la menace qui pèse sur les institutions internationales, rappelant que Netanyahou et Trump attaquent le TPI et l’ONU.
En conclusion, elle lance un appel vibrant à tous les Corses, leur demandant de se « réveiller » et d’ouvrir les yeux, comme pendant la guerre de Cavante, et de crier leur indignation. Elle insiste sur la nécessité de ne pas laisser un tel monde à nos descendants.
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