L’escalade du conflit au Moyen-Orient vient de franchir un nouveau cap, soulevant de sérieuses questions sur les efforts de paix et l’impunité. Des frappes israéliennes ont ciblé Doha, la capitale qatarie, visant des dirigeants politiques du Hamas qui étaient précisément en train d’examiner une proposition américaine de cessez-le-feu. Cette action, loin d’être anodine, a provoqué la mort d’au moins cinq personnes, même si les figures ciblées auraient survécu.
Les déclarations des dirigeants israéliens à la suite de ces attaques ne laissent aucun doute sur leur sentiment d’impunité totale. Le président de la Knesset est allé jusqu’à tweeter une vidéo des explosions à Doha, accompagnée d’un message sans équivoque : « Ceci est un message à tout le Moyen-Orient. » Cette audace soulève des interrogations sur les motivations et les objectifs réels derrière de telles actions, surtout lorsque la communauté internationale aspire à une désescalade.
L’implication américaine dans cette affaire apparaît particulièrement trouble, marquée par des déclarations contradictoires. Alors que l’ancienne administration Trump a exprimé son « grand mécontentement » quant au lieu de l’attaque, une porte-parole du gouvernement a affirmé que bombarder unilatéralement le Qatar, une nation souveraine et un allié proche des États-Unis, ne servait ni les objectifs israéliens ni américains, tout en réitérant que l’élimination du Hamas restait un objectif valable. Elle a même avancé que le Qatar avait été prévenu en amont des frappes. Cependant, le Premier ministre qatari a catégoriquement démenti cette information, déclarant n’avoir été informé que dix minutes après les explosions. Par la suite, l’ancienne administration américaine a clarifié n’avoir pas été avertie par les Israéliens avant le largage des bombes, ajoutant à la confusion et au mécontentement.
Attaquer un État médiateur représente un nouveau précédent et une limite dangereusement franchie par Israël. Après sept mois d’agressions continuelles, la question se pose : pourquoi Israël s’arrêterait-il s’il n’y a jamais de conséquences réelles ? L’ONU, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Turquie, l’Union européenne, l’Égypte, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis ont tous condamné ces frappes. Mais au-delà des condamnations, qu’adviendra-t-il ?
De nombreux observateurs, dont le journaliste américain Jeremy Scahill, estiment que cette attaque est une preuve supplémentaire que ni Israël ni les États-Unis ne souhaitent véritablement que des négociations aboutissent pour mettre fin à la guerre à Gaza. Une fois de plus, la question cruciale se pose : jusqu’où ira l’impunité d’Israël, et quand ce cauchemar prendra-t-il fin ? La stabilité régionale est plus que jamais en jeu, et la voie vers une paix durable semble s’éloigner un peu plus à chaque nouvelle escalade.
Pas encore de commentaires.