Depuis son élection au Parlement européen le 9 juin 2024, une eurodéputée témoigne d’une situation qu’elle juge préoccupante, dénonçant le silence et l’inaction de l’Union européenne face à des crises majeures. Son intervention met en lumière deux points cruciaux : l’absence de position claire sur le conflit israélo-palestinien et la passivité de la Commission européenne face aux menaces qui pèsent sur la Cour pénale internationale.
L’union européenne : un silence assourdissant sur gaza
Près d’un an après son entrée en fonction, l’eurodéputée déplore qu’aucune résolution sur Gaza ou Israël-Palestine n’ait été adoptée au Parlement européen. Les tentatives de débattre de la situation à Gaza ont été « empêchées plusieurs fois », la droite et l’extrême droite s’y étant constamment opposées. Le seul sujet abordé avec « ferveur » fut le retrait éventuel des financements de l’Union européenne à l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour le soutien aux réfugiés palestiniens.
Pourtant, l’Union européenne est le premier financeur de l’UNRWA et de l’Autorité palestinienne. Malgré cela, des sujets fondamentaux comme la colonisation ou les événements à Gaza n’auraient jamais été discutés. Cette situation crée, selon l’élue, une « sorte de silence et de complicité ahurissante », expliquée par la division des États membres de l’UE. Conséquence directe : la haute représentante pour les affaires étrangères, Ursula von der Leyen, n’a pris « aucune position » sur le sujet.
L’eurodéputée évoque la « révision » de l’accord d’association, une démarche qu’elle juge insuffisante. Pour elle, il s’agit de « vérifier que la clause droit humain de l’accord d’association n’est pas respectée », ce qui est « manifeste », et devrait donc conduire à une suspension immédiate.
La cour pénale internationale en danger, l’europe aux abonnés absents
Au-delà du conflit israélo-palestinien, l’eurodéputée porte un autre combat urgent : celui de sauver la Cour pénale internationale (CPI) face aux sanctions américaines. Ces sanctions ont été prononcées par Donald Trump suite à l’émission par la CPI de mandats d’arrêt contre le Hamas, mais aussi contre Benjamin Netanyahou, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza. Trump, n’ayant pas « supporté que son allié soit ainsi ciblé par la justice internationale », a décrété des sanctions qui « menacent aujourd’hui la Cour pénale internationale de mort ».
Les conséquences de ces sanctions sont dramatiques : le procureur de la Cour n’a plus accès à ses mails ni à ses comptes bancaires, les membres américains du personnel de la Cour sont menacés d’arrestation s’ils retournent aux États-Unis, et les banques, assurances et services informatiques qui coopéraient avec la CPI ont cessé leur collaboration par crainte des sanctions américaines. La Cour a même dû « suspendre ses enquêtes au Soudan ou en Ukraine ».
Face à cette menace « de mort », l’eurodéputée et ses collègues alertent depuis des mois la Commission européenne. Ils demandent « une simple chose : c’est d’activer ce qu’on appelle le règlement de blocage ». Ce règlement européen permettrait de « bloquer l’effet des sanctions américaines » et ainsi de permettre à la CPI de « continuer à fonctionner ». Cependant, la Commission européenne ne le fait pas, car, selon l’élue, Ursula von der Leyen « bloque » cette initiative.
En conclusion, l’eurodéputée dresse un tableau sombre de l’action européenne, entre un silence jugé complice sur des crises humanitaires et une inaction perçue comme dangereuse face à la fragilisation d’une institution judiciaire internationale essentielle.
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