Depuis les événements tragiques du 7 octobre, la perception des actions d’Israël en Palestine a connu une évolution notable. Si une solidarité internationale forte a initialement marqué la période post-attaque du Hamas, l’ampleur de la riposte à Gaza et les actions en Cisjordanie ont provoqué un retournement des termes employés pour qualifier la situation, y compris au sein même d’Israël.
Des voix inattendues se sont élevées, dénonçant la gravité des événements. Deux organisations non gouvernementales israéliennes ont désormais qualifié la situation à Gaza de « génocide ». L’usage de ce mot par des Israéliens résonne avec une force particulière dans le pays. Il est important de noter que ce n’est pas la première fois que de tels termes sont utilisés, le quotidien de gauche israélien Haaretz les employant déjà depuis plusieurs mois. Cette critique s’étend même à d’anciens responsables de premier plan, comme l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert, qui utilise des termes comparables pour dénoncer ouvertement la politique de Benjamin Netanyahou.
Au-delà des cercles politiques et associatifs, une horreur profonde s’est installée parmi un nombre significatif d’Israéliens et de Juifs à travers le monde. Ceux-ci se déclarent absolument horrifiés tant par ce qu’ils observent à Gaza que par les agissements des colons en Cisjordanie. Ces actions des colons sont devenues un sujet de préoccupation majeur, la France ayant même dénoncé l’assassinat d’un activiste intellectuel palestinien en Cisjordanie, accusant directement les colons d’être des « terroristes ». Des attaques de colons israéliens ont ciblé des villages, y compris des communautés chrétiennes comme Taïbé, où un cimetière et une église ont été visés.
L’évolution du sentiment international est directement liée à l’échelle de la dévastation. Après le 7 octobre, qui a fait plus de 1210 morts et 251 otages, une vague de solidarité s’est manifestée en Europe et aux États-Unis. Cependant, l’ampleur de la répression et le nombre de morts dans la bande de Gaza, qui a dépassé les 60 000 personnes, ont progressivement conduit à ce changement de perspective.
Toutes ces critiques et les actions qu’elles dénoncent génèrent d’immenses tensions dans la région. La crainte de répercussions s’étend bien au-delà du Moyen-Orient, menaçant la stabilité dans d’autres sociétés à travers le monde.
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