Palestine : la dynamique de reconnaissance isole Israël sur la scène mondiale

Depuis quelques jours, les prises de position internationales concernant le conflit israélo-palestinien connaissent un tournant majeur. Une dynamique notable est en marche, avec plusieurs pays envisageant activement la reconnaissance d’un État palestinien, une situation qui contribue à isoler progressivement Israël.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahu, par son action dans la bande de Gaza jugée démesurée, voit son soutien international s’éroder. Alors qu’une quasi-unanimité soutenait Israël après les attaques du 7 octobre 2023 et la légitimité d’une riposte, ce consensus s’est aujourd’hui complètement inversé. Il est frappant de constater que certains pays envisagent désormais la création d’un État palestinien, non seulement par conviction que les Palestiniens méritent leur propre État, mais aussi en forme de représailles face aux actions actuelles du gouvernement israélien.

Plusieurs nations ont déjà manifesté leur intention ou sont sur le point de le faire. La France a déjà annoncé une reconnaissance pour septembre. Le Royaume-Uni, initialement réticent, semble désormais prêt à franchir le pas sous certaines conditions, comme l’engagement d’Israël à ne pas annexer l’intégralité de la Cisjordanie, une perspective peu probable compte tenu de la composition actuelle du gouvernement israélien. Le Canada s’inscrit également dans cette lignée, tout comme l’Australie, qui a clairement indiqué que la question n’était pas de savoir si elle reconnaîtrait la Palestine, mais plutôt quand. Cette vague de reconnaissances met Israël de plus en plus à l’écart sur la scène mondiale.

Malgré cette pression diplomatique croissante, les effets concrets sur le terrain demeurent malheureusement limités. On observe un très léger accroissement de l’aide humanitaire, avec quelques largages aériens et des camions supplémentaires, mais cela reste bien en deçà des besoins criants de la population gazaouie. Les images de famine, cependant, commencent à faire réagir des personnalités influentes, y compris au sein de la base politique de Donald Trump.

Les discussions pour un cessez-le-feu, quant à elles, sont au point mort. Malgré les annonces régulières du président américain promettant une avancée imminente, les propositions ne sont jamais acceptées par les parties. Steve Witkoff, l’envoyé spécial du président américain, est actuellement en Israël pour tenter de faire progresser le processus diplomatique, notamment sur la question de l’aide humanitaire. La libération de tous les otages et la restitution des corps des défunts sont des conditions essentielles pour une résolution.

Il est important de souligner que la reconnaissance d’un État palestinien n’est pas perçue comme un « cadeau » au Hamas. Au contraire, cette démarche vise à soutenir la population palestinienne et à envisager un futur où le Hamas n’aurait aucun rôle dans la gouvernance. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est engagé à ce que cet État soit démilitarisé et que des élections y soient organisées l’année prochaine. Cependant, la légitimité d’Abbas est limitée, et l’historique des promesses électorales non tenues depuis plus de quinze ans appelle à la prudence quant à la tenue effective de ces scrutins.

En somme, la scène internationale est le théâtre d’un repositionnement significatif, où la reconnaissance de la Palestine devient un levier de pression et un indicateur de l’isolement croissant d’Israël, même si les répercussions directes sur la situation humanitaire et les négociations de cessez-le-feu restent encore trop modestes.

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