Une tribune contre la Palestine sème le trouble : le cas Charlotte Gainsbourg

Alors que la France s’apprête à reconnaître l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU le lundi 22 septembre, cette décision potentielle suscite de vives réactions. Loin de faire l’unanimité, cette reconnaissance est combattue par certains qui sont prêts à tout pour l’empêcher, y compris à interpeller publiquement le président Macron.

Une tribune pour influencer la décision

Une vingtaine de personnalités françaises ont récemment signé une tribune dans le journal Le Figaro pour convaincre le chef de l’État de ne pas franchir ce pas sans conditions. Pour les signataires, reconnaître l’État palestinien reviendrait à faire un « cadeau au Hamas » et constituerait une « capitulation morale face au terrorisme ».

Parmi les noms au bas de ce texte, on retrouve sans grande surprise des soutiens connus d’Israël, comme le président du CRIF, le philosophe Raphaël Enthoven, ou encore Arthur et Bernard-Henri Lévy. Cependant, un nom a particulièrement retenu l’attention et provoqué l’étonnement : celui de Charlotte Gainsbourg.

Le paradoxe Charlotte Gainsbourg

Pourquoi cette signature est-elle si commentée ? Parce que l’actrice est censée incarner prochainement à l’écran une figure majeure de l’histoire française : Gisèle Halimi. Avocate, féministe et anticolonialiste, cette juive tunisienne a marqué son époque par ses combats pour la justice. Elle s’est notamment illustrée en défendant des militants du Front de Libération Nationale (FLN) durant la guerre d’indépendance de l’Algérie.

Fidèle à ses convictions, Gisèle Halimi s’était logiquement positionnée en faveur de la libération de la Palestine. En 2014, alors qu’Israël menait une offensive sur Gaza, elle déclarait avec force dans le journal L’Humanité : « Le peuple palestinien est en train de se faire massacrer. […] J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire. Aujourd’hui règne un silence complice en France […] Je ne veux pas me taire, je ne veux pas me résigner. »

Cette prise de position radicale soulève une question essentielle : Charlotte Gainsbourg peut-elle dignement incarner le rôle de Gisèle Halimi tout en signant une tribune qui conditionne la reconnaissance d’un État palestinien ?

Le débat est ouvert, rappelant que si cette reconnaissance par la France est un symbole fort, elle n’est ni un exploit ni une solution magique au conflit. D’ailleurs, les trois quarts des États membres de l’ONU ont déjà franchi ce pas.

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