Le cri d’alarme de koh phangan

Tout a commencé par une phrase lancée par une touriste israélienne en Thaïlande qui a récemment refait surface, symbolisant le ras-le-bol croissant des habitants locaux. Ces derniers accusent certains ressortissants israéliens de chercher à « coloniser » des zones touristiques populaires.

Ce sentiment de mécontentement a trouvé son point de ralliement autour du hashtag #savean Copagnan. Koh Phangan, célèbre île du sud-ouest de la Thaïlande reconnue pour ses célèbres Full Moon parties, voit ses habitants craindre qu’elle ne se transforme en un « second Tel Aviv ».

Les accusations sont multiples et sérieuses. Elles visent non pas de simples touristes, mais des résidents de longue durée qui opèrent illégalement.

Contournement de la loi et mépris des traditions

La principale plainte concerne la manière dont certains ressortissants mènent leurs affaires. Ils sont accusés de diriger des entreprises par l’intermédiaire de « prête-noms » thaïlandais. Cette pratique permet de contourner la législation locale en utilisant des citoyens thaïlandais pour enregistrer les sociétés à leur place.

Cette présence illégale a des conséquences économiques directes : les plaignants dénoncent un monopole sur les petits commerces, mettant ainsi à l’écart les travailleurs thaïlandais légitimes.

Au-delà des questions économiques et juridiques, il y a une dimension culturelle dans cette frustration. Certains Israéliens sont aussi pointés du doigt pour leur mépris affiché des traditions locales, notamment en ce qui concerne le respect des temples ou les codes vestimentaires.

Face à ces abus, une page Facebook baptisée « Save Copagnan » a été créée pour dénoncer la situation et a rapidement rassemblé des milliers d’abonnés en quelques jours.

La riposte des autorités thaïlandaises

La colère de la population n’est pas restée sans réponse. Les autorités thaïlandaises ont décidé de réagir en ouvrant une enquête d’envergure.

Cette investigation se concentre sur les entreprises liées à des ressortissants israéliens à Koh Phangan. L’objectif est d’identifier les sociétés illégales, les faux propriétaires thaïlandais utilisés comme prête-noms, et les étrangers qui travaillent sans permis.

L’enquête ne se limite d’ailleurs plus à Koh Phangan, elle s’est étendue à toute la province, y compris l’île voisine de Koh Samui, afin de vérifier toutes les propriétés et entreprises détenues par des étrangers.

D’après les rapports de police, plusieurs arrestations ont déjà eu lieu à Koh Phangan et à Koh Samui. Parmi les interpellés figurent des personnes accusées de gérer sans autorisation des agences de location de voitures ou des hôtels.

Les autorités ont également révélé un autre élément clé : au 23 septembre 2025, plus de 2 600 ressortissants israéliens avaient demandé une prolongation de visa sur l’île, la plupart en tant que touristes. Beaucoup d’entre eux sont désormais soupçonnés de demeurer sur le territoire grâce à des extensions successives, tout en travaillant ou en dirigeant illégalement des entreprises.