Le complexe militaro-industriel israélien bénéficierait-il directement des fonds du contribuable européen ? C’est la grave accusation portée par une récente analyse, qui met en lumière les liens financiers entre l’Union européenne et les entreprises de défense israéliennes. Loin d’être de simples coïncidences, des rapports détaillent comment l’argent public européen participerait activement au renforcement des capacités militaires d’Israël, soulevant de sérieuses questions éthiques et politiques.
Sponsorisation directe et indirecte
Il est affirmé que le « génocide israélien contre le peuple palestinien » serait directement sponsorisé par l’Union européenne, avec l’argent du contribuable européen. Des fonds européens serviraient directement à renforcer les entreprises militaires israéliennes. Un exemple frappant est celui de la Roumanie qui aurait envisagé d’utiliser près de 2 milliards d’euros de fonds européens pour l’achat de systèmes militaires israéliens.
Ce n’est pas le seul canal de financement identifié. Les fonds de recherche et développement européens sont également en cause. Un rapport des Nations unies, rédigé par la rapporteure spéciale Francesca Albanese, révèle qu’environ 2 milliards d’euros de ces fonds ont été versés à des entités israéliennes. Parmi les bénéficiaires, on trouve des entreprises publiques militaires israéliennes telles qu’Israel Aerospace Industries et Rafael Advanced Defense Systems. Plus alarmant encore, le ministère israélien de la défense lui-même aurait directement bénéficié de ces fonds, signifiant ainsi que l’argent public européen sponsorise ce ministère.
Un autre mécanisme de financement est le Fonds européen pour la défense. Bien que se présentant comme « européen », ce fonds finance par exemple une usine en Grèce dont la mission est de développer des systèmes permettant d’intégrer des armes dans des drones. Il est bien connu que des drones armés sont utilisés dans les conflits, notamment à Gaza et au Moyen-Orient. Or, cette entreprise grecque est presque entièrement contrôlée par Israel Aerospace Industries, une entreprise publique militaire israélienne. Cela signifie que l’Union européenne soutient indirectement une entreprise israélienne dans le développement de nouveaux drones armés, dont la technologie pourrait potentiellement être utilisée pour tuer des Palestiniens ou bombarder illégalement d’autres pays de la région.
Un double standard ? le cas de la russie
Face à ces révélations, la question d’exclure Israël de ces programmes militaires et de recherche et développement européens est posée. Lorsque la Commission européenne a été interpellée à ce sujet, elle a argué que l’exclusion d’un pays serait une forme de discrimination. Cependant, il est souligné qu’Israël n’est pas un pays de l’Union européenne, malgré un accord d’association qui devrait selon certains être arrêté.
Surtout, un précédent existe : lorsque la Russie a envahi l’Ukraine en 2022, l’Union européenne a immédiatement exclu les entités russes de ces fonds de recherche et développement et a cessé les paiements. Cette disparité de traitement soulève des interrogations : pourquoi ce qui a été possible pour la Russie ne le serait-il pas pour Israël aujourd’hui ?
Ces révélations invitent à une réflexion profonde sur l’utilisation des fonds publics européens. Alors que les conflits font rage, la transparence et la cohérence des politiques de financement de l’Union européenne sont plus que jamais remises en question. Il est impératif que les citoyens européens soient pleinement informés de la destination de leur argent et des implications éthiques et géopolitiques qui en découlent.
Pas encore de commentaires.