L’exception israélienne face aux sanctions européennes et le silence sur gaza

L’exception israélienne : quand l’union européenne ne sanctionne pas

Michèle Sibony, de l’Union Juive Française pour la Paix (Ujfp), aborde la question de l’exceptionnalité d’Israël, un phénomène qu’elle identifie comme un facteur potentiel de production d’antisémitisme. Pour elle, le fait qu’Israël soit parfois désigné comme l’« État paria » parmi tous les États, tout en bénéficiant d’une immunité notable, est frappant.

En consultant le site de l’Union européenne (UE) à la rubrique des sanctions, on trouve des dizaines de pays à travers le monde qui sont ciblés par des mesures punitives très diverses : sanctions militaires, financières ou économiques. Pourtant, Israël ne fait l’objet d’aucune sanction de la part de l’Union européenne, offrant ainsi une forme d’exceptionnalité.

Du projet légitime à l’écrasement d’un peuple

Il est essentiel de garder raison et de comprendre l’histoire juive. Sibony reconnaît l’importance fondamentale, pour la souveraineté nationale juive unique, que représentait l’existence d’un État juif pour sa génération, notamment pour son père, dans le contexte d’après-guerre. Ce projet national pourrait être considéré comme légitime, si du moins il s’était réalisé sur un territoire vide d’habitants.

Toutefois, pour Sibony et de nombreux antisionistes, cette légitimité s’arrête au moment où, pour réaliser ce projet national, l’on s’en prend à un peuple qui n’a absolument rien à voir avec toute cette histoire juive et qui est progressivement écrasé depuis près d’un siècle.

Les réalités passées sous silence

L’attention portée à l’exceptionnalité d’Israël et au débat sur l’antisémitisme masque selon elle une réalité dramatique sur le terrain. L’absence de discussion autour de cette situation dessine un « énorme trou » dans l’espace public.

Comment expliquer qu’il y ait 7 000 prisonniers dans les prisons israéliennes, dont des enfants, et que des tortures y soient pratiquées ? De même, la situation à Gaza est alarmante : un million et demi de personnes vivent sous un blocus et un siège jugé scandaleux. Les conditions de vie à Gaza sont littéralement infernales, avec une eau qui n’est plus potable, un constat qui a été confirmé par des organisations comme Médecins Sans Frontières (MSF).

Le fait d’évoquer constamment l’antisémitisme et l’antisionisme est perçu comme une stratégie visant précisément à éviter de parler de ces conditions de vie extrêmes et de l’écrasement progressif du peuple palestinien.

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