La bande de Gaza est le théâtre d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Tandis qu’Israël poursuit ses opérations, la population civile vit un quotidien de survie où la famine est devenue une menace aussi mortelle que les bombardements. Des images déchirantes d’enfants émaciés font le tour du monde, témoignant d’une situation décrite par des journalistes sur place comme un génocide et un nettoyage ethnique par tous les moyens, y compris la privation de nourriture et d’eau.
La famine, une arme de destruction massive
Selon les témoignages, la famine a commencé à « massacrer la population ». Ce n’est plus seulement la malnutrition, mais une véritable famine qui sévit, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les personnes âgées. Des cas tragiques d’enfants succombant faute de lait sont rapportés quotidiennement, car les mères elles-mêmes n’ont pas suffisamment à manger. La population est épuisée par les bombardements, les déplacements incessants et surtout par le manque total de nourriture. Un tiers des habitants de Gaza ne mangent qu’un seul repas par jour, et un autre tiers n’a absolument rien consommé depuis plusieurs jours. C’est une catastrophe d’une ampleur jamais vue, transformant la vie quotidienne en une quête désespérée de nourriture. On voit des enfants, des femmes et des adultes suivre des camions-citernes ou courir après des cuisines communautaires, dans un mode de survie constant.
L’aide humanitaire par les airs : une humiliation dangereuse
Face à cette crise, la communauté internationale tente d’apporter de l’aide, notamment via des largages aériens. Cependant, de nombreuses ONG dénoncent leur inefficacité et leur dangerosité. Ces largages ont déjà coûté la vie à plusieurs civils, les colis tombant parfois sur les têtes des gens dans les camps de fortune. Pour une population de 2,3 millions de personnes concentrée sur une petite partie du territoire, ces aides sont jugées « insuffisantes, inefficaces, voire meurtrières ». Au-delà des risques, ces largages sont perçus comme une humiliation totale. Les Palestiniens de Gaza ne veulent pas de ces « comptes-gouttes » lâchés du ciel, les faisant courir comme des « animaux » après quelques morceaux de nourriture. Ils réclament une aide acheminée par voie terrestre, par des camions pleins, distribuée de manière digne par les Nations Unies et les ONG internationales comme l’UNRWA, qui dispose de vastes réseaux de distribution capable de servir tout le monde avec dignité.
Un sentiment d’abandon et un appel à l’action
Les habitants de Gaza expriment un profond sentiment d’abandon. Si cette impression remonte à loin, la situation actuelle, en 2024, est perçue comme un point de non-retour où 2,3 millions de personnes souffrent et sont massacrées par la famine sous les yeux du monde entier. La question qui se pose est pourquoi le monde reste aveugle et n’agit pas concrètement. Il est souligné qu’il est possible d’agir, de faire passer l’aide humanitaire de manière adéquate, d’arrêter ce génocide et la guerre, et de nourrir la population.
Le combat quotidien des journalistes : entre information et survie
Même les journalistes sur place, comme Rami Aboujamous, sont directement touchés par cette catastrophe. Épuisés, beaucoup de ses collègues ont été hospitalisés à cause de la malnutrition, d’autres ont cessé de travailler, certains vendant leur équipement photo ou leur téléphone portable pour acheter de la nourriture pour leurs enfants. La scène est celle d’un « journaliste affamé qui filme un médecin affamé en train de soigner un blessé affamé, qui finit par mourir, lui aussi affamé ». La famine est une réalité quotidienne pour tous, et les gens commencent à s’effondrer les uns après les autres.
L’espoir ténu d’une reconnaissance, mais l’urgence d’agir
L’annonce de la reconnaissance prochaine d’un État palestinien par la France a été accueillie positivement par la population, la considérant comme une « étape courageuse ». Cependant, l’urgence prime sur la reconnaissance prévue pour septembre. L’attente est que des décisions encore plus courageuses soient prises dès maintenant pour « arrêter cette guerre », ces « massacres » et ce « nettoyage ethnique », et d’imposer des sanctions à Israël. L’espoir est que si la France, en tant que grande nation, franchit cette étape, d’autres pays européens suivront, surmontant leur peur et mettant fin à l’impunité pour donner à manger à toute la population palestinienne de Gaza.
Pas encore de commentaires.