Dans une vidéo chargée d’émotion et d’une urgence palpable, Bisan Owda lance un appel à l’action retentissant, qu’elle qualifie de son « dernier » si l’inaction persiste. Son message est sans équivoque : si l’on ne fait rien pour arrêter l’occupation de la ville de Gaza, les efforts passés pour prévenir un génocide auront été vains.

L’occupation de la ville de Gaza, ou de ce qu’il en reste, signifie un contrôle total et le nivellement de la ville, menant à son vide complet. Cela implique l’éradication de toute présence palestinienne dans les zones du nord de la bande de Gaza. Environ un million de personnes se trouvent actuellement dans la ville de Gaza et sont censées se déplacer vers le sud, vers un futur incertain et vers le « nulle part », dans une zone déjà extrêmement limitée de moins de 43 kilomètres carrés.

La situation est d’autant plus critique qu’Israël contrôle désormais plus de 88% des terres de la bande de Gaza. Il ne reste que 43,5 kilomètres carrés pour que la totalité des 2,2 à 2,4 millions de personnes y vivent, confrontées à des conditions absolument horribles depuis des années. Pousser toute cette population vers une zone si restreinte et s’attendre à ce qu’elle survive est impensable.

Selon Bisan Owda, permettre que cela se produise, c’est autoriser une nouvelle Nakba, garantissant que les Palestiniens de la bande de Gaza ne pourront jamais retourner dans les zones du nord, y compris la ville de Gaza. Cette fois-ci, la situation est différente ; il ne s’agit pas seulement de destruction ou de prise de contrôle. La ville de Gaza est la dernière partie encore debout de la bande de Gaza.

C’est pourquoi elle lance un appel ouvert à l’action. Il est impératif de déployer tous les efforts possibles ces jours-ci, cette semaine et au plus tard la semaine prochaine. « Demain est déjà tard, aujourd’hui est déjà tard. Vous devez agir maintenant », insiste-t-elle. Laisser se produire une nouvelle Nakba et des centaines de massacres pour deux millions de personnes vivant sur 40 kilomètres carrés n’entraînera pas seulement l’effondrement de Gaza, mais la chute de tout, de votre monde et du nôtre.