La priorité absolue, selon l’analyste Alain Gresh, est de « déradicaliser les Israéliens ». Cette affirmation choc est étayée par un constat alarmant : environ 80 % des Israéliens juifs estiment qu’il est nécessaire d’expulser les deux millions de Palestiniens. Face à une telle opinion publique, l’idée qu’Israël puisse continuer sa politique tout en maintenant des relations normales avec l’Occident ne tient pas.
Mettre fin au mythe de la résistance à la pression
L’idée souvent répandue selon laquelle Israël ne cède pas à la pression internationale, et encore moins aux pressions américaines, est qualifiée de « mensonge absolu ». En réalité, une véritable pression d’envergure n’aurait jamais été exercée sur l’État hébreu.
Tant qu’aucune contrainte n’est imposée, aucun changement ne se produira en Israël. Les leaders israéliens ont l’impression de pouvoir mener leur politique actuelle sans en subir les conséquences diplomatiques et commerciales.
Les signes encourageants mais insuffisants
Heureusement, un mouvement de mobilisation et de boycott, sans précédent depuis le début de la question palestinienne, est en cours. Cet élan a des répercussions concrètes. On observe qu’un nombre croissant d’Israéliens ont peur de se rendre en Europe.
Cette situation est vue comme un facteur positif, non pas pour les attaquer, mais parce qu’elle leur permet de ressentir à quel point ils sont actuellement rejetés par la population européenne. Cependant, cette seule prise de conscience ne suffira pas à engendrer un changement politique majeur.
Levier économique : l’accord d’association Union européenne-Israël
Pour qu’Israël bouge, une action décisive de l’Europe est indispensable : la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.
L’Union européenne est en effet le premier partenaire commercial d’Israël. De plus, elle finance largement la société high-tech israélienne, notamment les start-ups, un financement qui se poursuit aujourd’hui comme si de rien n’était.
Si l’Europe décidait de suspendre cet accord, cela représenterait une catastrophe pour Israël. C’est à travers ce type de mesures concrètes, touchant directement les intérêts économiques du pays, que la pression nécessaire pourra être exercée afin de contraindre la société israélienne à revoir ses positions extrêmes.
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