Il est absolument légitime que Donald Trump revendique la paternité de l’accord récemment signé. L’acceptation de l’accord par le Hamas est incontestablement une victoire diplomatique pour la Maison Blanche. Au-delà de cela, cet accord représente surtout un pas vers l’interruption des hostilités et la libération des otages israéliens, du moins ceux qui auront survécu à leurs conditions de détention.
Cependant, le président américain ne s’arrête pas là et annonce avec la retenue qu’on lui connaît – c’est-à-dire sans retenue – une paix imminente au Moyen-Orient. Face à cette déclaration retentissante, il est impératif de rappeler quelques réalités fondamentales.
Les 20 points : un chemin semé d’embûches
D’abord, le président américain a lancé un appel à l’armée israélienne pour qu’elle cesse les bombardements, dont il faudra observer si cela sera suivi d’effets sur le terrain. Ensuite, il est crucial de noter que tous les experts s’accordent ici à dire que chacun des 20 points de cet accord – individuellement – pourrait faire l’objet d’années de négociation.
L’une des plus grandes sources de friction concerne le désarmement. L’accord stipule, parmi bien d’autres choses, que le Hamas dépose les armes. La question de l’interprétation se pose alors : est-ce que cela signifie simplement rendre les armes ou bien une démilitarisation totale de l’organisation ?
Visiblement, le Hamas ne voit pas les choses de la même manière qu’Israël.
Le nœud du désaccord : démilitarisation et présence militaire
Israël considère que l’organisation ne doit pas seulement être désarmée, mais également démilitarisée. Cela implique la destruction de toutes les infrastructures militaires du Hamas. Il s’agit des postes de commandement, des tunnels, des stations de transmission, des stocks de munitions et de tout le matériel servant à la fabrication des roquettes.
Soyons clairs : une telle destruction ne pourra pas se faire sans l’armée israélienne et, de manière évidente, sans une présence militaire israélienne continue dans l’enclave de Gaza. Or, il est certain que le Hamas ne donnera pas son accord à une telle présence.
Une paix lointaine
Ces désaccords fondamentaux montrent à quel point la région est loin d’un dialogue constructif sur la sécurité. Nous sommes très éloignés de la constitution d’une force de sécurité que le Hamas souhaite palestinienne.
Nous sommes également encore plus loin de voir Gaza administrée par une organisation internationale en vue d’être reconstruite, ou de voir émerger une autorité palestinienne qui serait reconnue par le gouvernement israélien. L’horizon de paix annoncé reste donc prisonnier du labyrinthe de ces 20 points de négociation.
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