L’influence des lobbies pro-israéliens vacille en France
L’influence, longtemps dominatrice et assurée d’elle-même, des lobbies pro-israéliens en France est fortement remise en cause depuis le 7 octobre 2023. Pendant une période marquée par deux ans de ce qui est décrit comme un génocide à Gaza, ces groupes de pression ont intensifié leurs opérations de propagande, profitant initialement du soutien inconditionnel accordé par la France à Israël.
Malgré des efforts acharnés pour influencer l’opinion publique et le gouvernement, ces opérations n’ont réussi ni à empêcher la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, ni à sauver ces lobbies de la perte du soutien de l’opinion publique.
Les opérations de propagande face à la réalité
Ces efforts de lobbying se sont manifestés de diverses manières. Le CRIF a continué à organiser ses petits dîners annuels, attirant le gratin de Paris, y compris des ministres prêts à s’arracher des places à 800 € l’unité. De son côté, la Diaspora Defence Force (DDF) a poursuivi ses galas et remises de prix, honorant des journalistes comme Laurence Ferrari pour leur soutien appuyé à Israël.
Parallèlement, Elnet a continué à financer des voyages tous frais compris pour des députés français en Israël, cherchant à étendre leur sphère d’influence jusqu’au cœur du Parlement. Ces opérations visaient à soudoyer à la fois l’opinion publique et la classe politique.
Cependant, c’était sans compter l’inspiration suscitée par la soif de liberté du peuple palestinien dans le monde. Cette vague d’émotion a également libéré la parole en France concernant l’influence néfaste de ces lobbies.
La libération de la parole et les sanctions politiques
Petit à petit, le tabou entourant ces lobbies, considérés comme dangereux pour la liberté d’expression et l’indépendance même du pouvoir politique, a commencé à être brisé. Des journalistes et des médias de renom, tels que Le Monde Diplomatique, Médiapart, Blast, OF Investigation ou encore Le Canard Réfractaire, ont pris la parole sur ce sujet.
Cette perte d’influence ne s’est pas limitée à la sphère médiatique. La France a d’abord réagi en annulant la présence d’entreprises israéliennes dans plusieurs salons aéronautiques, en signe de protestation contre les actions militaires israéliennes à Gaza et en Cisjordanie.
Le point culminant de cette évolution est survenu le 22 septembre dernier, lorsque Paris a finalement reconnu l’État de Palestine à l’ONU.
Douche froide et rejet public
La reconnaissance officielle de la Palestine a provoqué une véritable levée de bouclier de la part des lobbies pro-israéliens, qui ont immédiatement exhorté le président français à renoncer à cette décision. C’est la douche froide pour ces organisations.
De plus, leurs efforts pour convaincre l’opinion publique française ont clairement échoué. Un sondage Odoxa publié en mai dernier a révélé que les trois quarts des Français soutenaient la position de la France face à Israël. Mieux encore, 61 % des sondés appuient l’idée de sanctions, qu’elles soient diplomatiques, économiques ou juridiques, contre Israël.
Maintenant que la reconnaissance officielle de la Palestine est un fait établi et que l’opinion française pousse pour des sanctions, les prochains dîners du CRIF risquent d’être particulièrement froids. La période d’influence dominatrice semble toucher à sa fin.
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