Derrière la stratégie d’israël : eschatologie, impérialisme et risque de guerre mondiale

Depuis les plans de partage historiques, la stratégie de conquête territoriale a toujours été au cœur du projet sioniste, mais les méthodes ont varié. En 1947, lorsque le plan de partage fut proposé, des leaders comme Ben Gourion ont fait preuve d’un pragmatisme calculateur. Dès 1937, Ben Gourion avait clairement établi la marche à suivre : accepter le plan de partage comme un premier pas, car « le reste nous reviendra » et serait conquis par étapes. Pour lui, il s’agissait d’une stratégie pour obtenir la totalité de la terre progressivement.

Cette approche contrastait fortement avec celle des sionistes révisionnistes, menés par Menachem Begin. Ces derniers rejetaient tout partage, arguant que Dieu avait donné la totalité de la terre aux Juifs, rendant toute concession aux Palestiniens illégale. Si les révisionnistes souhaitaient tout prendre d’un coup, quitte à réduire les Palestiniens en esclavage, la divergence entre les factions sionistes était avant tout une question de méthode et de stratégie, l’objectif final – la mainmise totale – restant le même.

La domination mondiale comme fin de l’histoire

Pour comprendre la dynamique actuelle, il est crucial d’examiner l’eschatologie, c’est-à-dire la science de la fin des temps. Contrairement au christianisme et à l’islam, où l’eschatologie vise le salut des âmes individuelles et le jugement dernier après la fin du monde, l’eschatologie juive, telle que décrite dans la Torah (le Pentateuque) et les livres des prophètes (notamment Ésaïe), se termine par un projet impérial très concret.

La fin de l’histoire, selon cette perspective, coïncide avec la domination d’Israël non seulement sur le territoire allant du Nil à l’Euphrate, mais sur le monde entier et sur les nations. Les textes promettent que, si le peuple d’Israël obéit aux commandements, il sera « à la tête et pas à la queue », prêtant aux nombreuses nations sans jamais avoir besoin d’emprunter. La nation qui refuserait de se soumettre à Israël sera, elle, détruite.

Les prophéties au cœur de la politique

Cette vision impériale est activement poursuivie par les dirigeants israéliens contemporains. Il ne s’agit pas de spéculation, mais d’une réalité assumée publiquement. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a notamment déclaré pendant le massacre à Gaza qu’ils étaient en train de réaliser les prophéties d’Ésaïe, se présentant comme le peuple de la lumière face au peuple des ténèbres.

Cette logique messianique est confirmée par d’anciens responsables israéliens. Ehoud Barak, ex-ministre de la Défense et ancien Premier ministre, a révélé publiquement que Netanyahu est entouré de ministres messianistes et esclavagistes qui cherchent à le pousser vers une escalade militaire contre l’Iran, dans le but d’accélérer la venue du Messie.

Le risque d’une guerre nucléaire

La volonté d’escalade est d’autant plus préoccupante qu’elle expose l’humanité à un danger global. Une guerre qu’Israël tente de provoquer contre l’Iran (une puissance militaire régionale forte de 90 millions d’habitants et alliée de la Russie, première puissance nucléaire mondiale) pourrait impliquer l’intervention américaine en soutien à Israël, suivie d’une riposte russe, et potentiellement d’une implication de la Chine.

Israël possède environ 200 têtes nucléaires. Ce conflit est donc loin d’être un simple différend local et risque de s’importer à une échelle mondiale, menant à une guerre impliquant des puissances nucléaires.

Le nihilisme partagé des élites

Cette situation est révélatrice d’un double mouvement nihiliste à l’œuvre. Du côté israélien, le nihilisme se manifeste par l’annihilation d’une ville et d’une population, comme on le voit à Gaza.

Dans le monde occidental, un autre nihilisme se manifeste par l’anomie et la disparition de la loi (l’homme sans loi étant d’ailleurs associé à l’Antéchrist dans la tradition chrétienne). Cela se traduit par la promotion de la criminalité, le mépris des « petites gens » et des politiques qui vont à l’encontre des lois naturelles, comme le mouvement anti-nataliste et la promotion du LGBTisme, qui, poussés à leur extrême, mènent concrètement à la fin de l’humanité par stérilisation et dénatalisation.

Ce double mouvement est alimenté par une communion de pensée entre les élites dirigeantes occidentales et les dirigeants israéliens, qui partagent une vision du monde inégalitaire et un profond mépris pour les peuples. Yuval Noah Harari, un conseiller influent du Forum économique mondial, décrit ouvertement l’existence d’une hyperclasse (les « hommes-dieux ») et des « inutiles ». Harari a d’ailleurs souligné que le contrôle de la population est une expérience déjà menée en Israël, notamment avec Gaza. Ces élites sont, de fait, en guerre contre leurs propres populations.

Face à ces forces nihilistes, une majorité de peuples du monde s’oppose à la fois au sionisme et au nihilisme occidental, manifestant comme jamais une résistance contre le massacre perpétré par la politique israélienne. Pour ceux qui s’intéressent à l’eschatologie, chrétienne ou musulmane, ces événements sont décrits comme devant arriver avant la délivrance, marquant la défaite finale de ces forces et la victoire.

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