Le grand trust : comment le plan américano-israélien vise à s’emparer de gaza et de 1300 milliards de dollars de terres rares

De récents documents confidentiels exposent la réalité brutale d’un plan américano-israélien pour la bande de Gaza, allant bien au-delà des notions de paix ou de solution à deux États. Ce projet, qualifié de chirurgical, vise à démembrer le territoire palestinien, non pas pour des raisons de sécurité, mais comme la clé de voûte d’un vaste projet impérial majeur : la création d’un nouveau corridor économique.

L’architecture coloniale du « grand trust »

Le cœur de cette stratégie se nomme le Great Trust (Gaza Reconstruction Economic Acceleration and Transformation). Il ne s’agit pas d’aide humanitaire, mais d’un plan de colonisation pur et simple, élaboré par l’administration Trump et conçu par le célèbre cabinet de conseil Boston Consulting Group (BCG). Le choix de ce cabinet n’est pas un hasard : Benjamin Netanyahu, qui a la double culture américaine et a fait ses études en business au MIT, a commencé sa carrière au BCG.

Le plan détaille une méthode concrète : le découpage de Gaza en deux secteurs distincts, sur le modèle de la « zone verte » de Bagdad lors de l’invasion de l’Irak en 2003.

1. La zone verte : Cette moitié passerait sous le contrôle exclusif des États-Unis, d’Israël et de leurs alliés. Elle serait reconstruite, modernisée et ouverte aux investissements internationaux, mais sa caractéristique principale serait d’être quasiment vidée de toute présence palestinienne. L’administration de cette enclave coloniale serait déléguée à une Force internationale de stabilisation (ISF), avec la participation annoncée de soldats britanniques, allemands, français et néerlandais.

2. La zone rouge : L’immense majorité de la population palestinienne y serait parquée, condamnée à survivre au milieu des ruines (83 % du bâti a déjà été anéanti) sans perspective de reconstruction.

Dans la vision de Donald Trump, Gaza n’est pas une société humaine, mais un actif foncier sous-exploité, un « emplacement phénoménal en bord de mer » sur lequel on pourrait faire des « choses fantastiques » comme la « Gaza Trump Riviera », une succession de complexes touristiques de luxe.

Le mythe du « cessez-le-feu zombie »

Pendant des mois, l’argumentaire officiel affirmait que la guerre visait uniquement à libérer les otages. Pourtant, la réalité sur le terrain était tout autre : le cessez-le-feu négocié en octobre a été systématiquement violé par Israël, avec l’aval tacite des États-Unis. La trêve est une fiction, que le magazine The Economist a décrit comme un « cessez-le-feu zombie », une trêve morte-vivante vidée de sa substance.

Ce faux cessez-le-feu sert de couverture diplomatique aux États-Unis, leur permettant de fournir un parapluie politique indispensable à Israël pour poursuivre une guerre de conquête territoriale à l’abri des regards. L’objectif de la destruction systématique, visible sur les images satellite, est de rendre les conditions de vie tellement insupportables que l’expulsion devienne la seule option de survie, ce que Washington appelle cyniquement une « relocalisation volontaire ».

Un pivot géopolitique et financier

Ce démembrement territorial est la pièce maîtresse d’une architecture géopolitique beaucoup plus vaste baptisée IMEC (India Middle East Europe Corridor). Ce corridor commercial titanesque, reliant l’Inde à l’Europe via le Golfe et Israël, est l’arme conçue par Washington pour étrangler les nouvelles routes de la soie chinoises. La stratégie impériale est limpide : coloniser Gaza pour faire d’Israël le nœud vital de cette infrastructure critique, sécurisée par l’Empire américain.

Au-delà du contrôle géopolitique, l’objectif est un braquage financier. Pour 100 milliards de dollars investis, le plan promet un retour de 385 milliards de dollars sur dix ans. Mais le véritable jackpot est l’accès exclusif à un trésor de guerre inestimable : 1300 milliards de dollars de minerais de terres rares situés dans la région du Golfe, promis à l’industrie américaine.

Les mécanismes de la dépossession organisée

Pour opérer ce transfert de population et de propriété, des mécanismes légaux sophistiqués sont mis en place :

1. Le Gaza Land Trust : Ce concept vise à légaliser le vol des terres publiques en les louant pour des durées allant jusqu’à 99 ans. Ce mécanisme est un copier-coller des méthodes coloniales de l’Empire britannique (comme le bail de Hong Kong). Les propriétaires privés se verraient offrir un marché de dupes : céder leurs terres en échange d’un jeton numérique ou token. Sous couvert de modernité technologique, il s’agit d’une spoliation, car ces jetons seraient rapidement rachetés par des investisseurs internationaux, effaçant ainsi les droits réels des propriétaires d’origine.

2. La relocalisation forcée : Après avoir rasé les habitations et affamé la population, l’offre grotesque faite aux habitants de Gaza est une relocalisation dans des pays tiers accompagnée d’un chèque de 5000 dollars par personne. Ce montant est fixé par Washington pour acheter le départ d’un Palestinien, un prix dérisoire et une insulte calculée face aux milliards promis aux promoteurs privés et aux multinationales.

Ce plan révèle également la place réservée aux Palestiniens qui resteraient sur place : celle d’une main d’œuvre docile et bon marché. Gaza doit être transformée en un hub manufacturier (comme la « Elon Musk Smart Manufacturing Zone » planifiée), où des ouvriers sous-payés assembleraient des voitures électriques pour des marques comme Tesla, en utilisant le gaz naturel offshore du gisement de Gaza Marine, confisqué par l’occupant.

Ce à quoi nous assistons est le retour d’un colonialisme à l’ancienne, simplement mis à jour avec la novlangue du 21e siècle : on rase les villes, on déplace les populations, on privatise le sol et on exploite les survivants.

Pas encore de commentaires.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.