Un accord est-il un bon accord ? L’analyse des lignes rouges de la résistance palestinienne
Évidemment, tous les gens honnêtes se réjouissent du cessez-le-feu et de la fin des bombardements cruels, ainsi que du déblocage de l’aide humanitaire. Toutefois, la question demeure : cet accord est-il véritablement un succès, ou la résistance a-t-elle fait trop de concessions ?
Il est clair que la résistance — qui, rappelons-le, inclut plusieurs groupes combattants en plus de la force principale, comme le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) — a fait des concessions. Cela est normal dans une situation visant à mettre fin aux souffrances terribles de la population. Cependant, elle a veillé à préserver l’essentiel des droits palestiniens en définissant quatre lignes rouges non négociables.
Les quatre piliers de la négociation
La résistance a affirmé que ces quatre conditions étaient essentielles pour toute progression :
1. Le refus de rendre les armes face à Israël, agresseur surarmé.
2. La libération des prisonniers politiques palestiniens, notamment Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, en même temps que les prisonniers israéliens.
3. La gestion de Gaza doit rester aux mains des Palestiniens. La bande de Gaza ne peut pas être gérée par des administrateurs coloniaux occidentaux, comme le souhaitaient Donald Trump et le sinistre criminel de guerre Tony Blair. La gestion doit être assurée par une quinzaine de personnalités palestiniennes et de techniciens approuvés par tous les mouvements de la société palestinienne.
4. La justice internationale doit être saisie. Les criminels de guerre qui ont détruit Gaza doivent comparaître devant la justice.
La bataille est loin d’être terminée : les trois phases cruciales
Si les droits essentiels palestiniens ont été préservés jusqu’ici, il faut comprendre que la négociation est un processus qui se déroulera en plusieurs phases distinctes, et que la bataille est loin d’être terminée.
La phase 1 concerne l’échange d’otages contre le retrait israélien des zones très peuplées de Gaza.
La phase 2 sera politique et cruciale : elle concernera la gestion future de la bande de Gaza. Il s’agira de déterminer si l’autodétermination l’emportera ou si de nouvelles formes de colonialisme seront imposées.
Enfin, la phase 3 portera sur la reconstruction. Celle-ci est évaluée à 50 milliards, et la question essentielle est de savoir qui doit payer : ceux qui ont détruit, ou ceux qui ont laissé faire ?
Comment soutenir les phases politiques et de reconstruction
Bien sûr, Donald Trump et Benyamin Netanyahou vont tenter de tricher, comme toujours. Pour que les Palestiniens puissent gagner les phases 2 et 3, un soutien international accru est nécessaire.
Il est vital de renforcer le boycott sur les produits israéliens et les multinationales occidentales complices. Nous devons également renforcer l’information, diffuser largement les analyses, et mener des actions en justice.
Afin de pouvoir bien expliquer l’histoire et les intérêts stratégiques à votre entourage, nous vous recommandons particulièrement le manuel stratégique de la Palestine et du Moyen-Orient de Said Bouamama, un excellent outil pour se former. Ce livre aborde des questions fondamentales : qui a créé Israël et pourquoi, pourquoi l’Occident a soutenu et armé Netanyahou malgré ses crimes, et quelles sont les conditions réelles pour une Palestine libre.
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