La reconnaissance de la Palestine : le « bonbon » empoisonné du cynisme occidental

La récente vague de reconnaissance de l’État de Palestine par certains pays occidentaux n’est pas perçue comme un geste d’humanisme, mais plutôt comme l’expression la plus abjecte du cynisme politique et diplomatique de l’Occident. Cette reconnaissance, tardive et symbolique, est décrite comme un « petit bonbon » offert aux Palestiniens pour masquer des mois de complicité passive.

L’hypocrisie face au désastre

Pendant une période de deux ans, soit environ 700 jours, la communauté internationale a assisté, les bras croisés et avec un « sourire hypocrite », au massacre, à la destruction et à l’affamement de dizaines de milliers de femmes et d’enfants par le régime sioniste. Les pays européens, en particulier, n’ont rien fait d’autre que prononcer quelques mots. Aujourd’hui, cette reconnaissance est présentée comme une tentative de rachat : « regardez comme nous sommes humanistes, regardez comme nous sommes courageux », semble dire l’Occident pour se faire pardonner son inaction.

Cette hypocrisie est jugée intolérable. Depuis les conquêtes israéliennes de 1967, l’Europe a assisté passivement à la colonisation, tout en prétendant être favorable à la solution à deux États. Le cynisme est tel qu’il est assimilé à une civilisation « à vomir ».

Un geste vain et sans conséquence

La question fondamentale demeure : à quoi bon cette reconnaissance aujourd’hui ? En principe, l’État de Palestine existe depuis 1948. Si la volonté politique avait été réelle, pourquoi ne pas avoir agi plus tôt ?

De plus, ce geste symbolique ne change rien à la réalité sur le terrain. Environ 150 pays ont déjà reconnu l’État de Palestine, et cela n’a eu aucune incidence concrète. Les Palestiniens de Ramallah se demandent légitimement l’utilité d’une telle démarche qui n’affecte en rien l’occupation. Les dirigeants politiques qui agissent ainsi savent que cette reconnaissance est vaine.

La soumission diplomatique

Les déclarations qui accompagnent ces reconnaissances mettent en lumière la dépendance totale des acteurs européens vis-à-vis de l’occupant. Le président français, par exemple, a déclaré qu’il ouvrirait une ambassade à Ramallah si les otages étaient libérés.

Cette condition révèle une profonde méconnaissance de la réalité, ou une naïveté calculée. Pour l’envoi d’un ambassadeur ou pour que n’importe qui puisse se rendre à Ramallah, il est obligatoire de demander l’autorisation au « maître sioniste », c’est-à-dire à l’occupant. Toute démarche diplomatique envers Ramallah est subordonnée à l’accord de l’occupant, rendant toute tentative unilatérale d’ouverture d’ambassade totalement illusoire.

En définitive, cette reconnaissance est perçue non pas comme un pas vers la justice, mais comme une manœuvre destinée à apaiser les consciences occidentales, tout en perpétuant la même politique de laisser-faire face à l’occupation.

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