Tensions à l’ONU : le face-à-face percutant entre l’Algérie et Israël sur Gaza

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a été le théâtre d’un échange verbal intense, illustrant les profondes divisions de la communauté internationale sur le conflit à Gaza. Les représentants de l’Algérie et d’Israël ont livré deux discours radicalement opposés, chacun défendant une vision irréconciliable de la situation, de ses causes et de ses responsabilités.

Le plaidoyer de l’Algérie : un appel poignant et une accusation d’impuissance

Le représentant algérien a ouvert son discours par des excuses solennelles adressées au peuple palestinien. « Pardonnez-nous », a-t-il lancé, s’adressant directement aux habitants de Gaza, déplorant l’incapacité du Conseil de sécurité à protéger les civils. Il a égrené un bilan tragique : plus de 18 000 enfants, 12 000 femmes, 4 000 personnes âgées, ainsi que des centaines de médecins, journalistes et travailleurs humanitaires tués par Israël.

Selon lui, cette faillite collective s’explique par le fait qu’« Israël est protégé, immunisé non pas par le droit international, mais par le biais de ce système international ». L’Algérie a accusé le Conseil de rester passif face aux bombardements d’hôpitaux et d’écoles, au déplacement forcé des populations et à l’utilisation de l’aide humanitaire comme une arme.

Qualifiant la situation de « génocide se déroulant sous les yeux ouverts », le diplomate a cité un rapport d’une commission d’enquête indépendante concluant à la responsabilité d’Israël. Il a conclu en promettant que l’Algérie n’abandonnerait jamais les Palestiniens jusqu’à l’établissement d’un État avec Al-Quds Al-Sharif (Jérusalem) pour capitale.

La réplique d’Israël : une dénonciation de « théâtre » diplomatique

En réponse, le représentant d’Israël a balayé ces accusations, qualifiant la session de « théâtre » et de « spectacle » orchestré par l’Algérie. Il a remercié les États-Unis pour avoir opposé leur véto à une résolution jugée « biaisée », accusant l’Algérie d’avoir agi de mauvaise foi.

Selon le discours israélien, l’Algérie aurait volontairement écarté du projet de résolution toute mention condamnant le Hamas comme organisation terroriste, ainsi que les attaques du 7 octobre. « L’Algérie se soucie plus du spectacle que de la vérité », a-t-il affirmé, accusant le pays de protéger le Hamas et d’agir comme sa « marionnette ».

Face aux accusations de famine, le représentant a affirmé que l’aide humanitaire entrait quotidiennement à Gaza, citant le passage de centaines de camions et l’évacuation de malades. Il a martelé que la politique d’Israël n’est pas d’affamer, mais de combattre le terrorisme du Hamas. Il a rappelé que la guerre avait été « imposée » à Israël, qui ne se reposera pas tant que tous les otages ne seront pas libérés et le Hamas démantelé.

Deux visions irréconciliables sur la scène mondiale

Ce face-à-face met en lumière le fossé qui sépare les deux camps. D’un côté, une dénonciation de l’échec du droit international face à ce qui est décrit comme un génocide. De l’autre, la revendication d’une légitime défense contre une organisation terroriste, dans un contexte où les faits seraient déformés par la propagande.

L’échange, marqué par des mots forts comme « honte » et « génocide » d’un côté, et « théâtre » et « marionnette » de l’autre, illustre l’impasse diplomatique actuelle et la difficulté pour la communauté internationale de trouver un terrain d’entente pour mettre fin aux souffrances des civils.

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