Depuis des décennies, une doctrine stratégique fondamentale semble guider certaines actions d’Israël dans la région du Moyen-Orient. Au cœur de cette approche se trouve une idée précise : exploiter les divisions internes pour façonner un environnement régional favorable.
Un document fondateur : la stratégie des années 80
Un document stratégique clé, publié au cours de la même année dans la revue idéologique du mouvement sioniste Kivunim, et intitulé « Une stratégie pour Israël dans les années 80 », a exposé cette ligne directrice. Ce document détaille clairement la nécessité d’exploiter les divisions ethniques et religieuses qui traversent le monde arabe. Ce point est capital, car il structure l’intégralité de cette vision. L’objectif était de fragmenter des nations comme la Syrie et l’Irak, créant ainsi les conditions propices à l’émergence d’un « grand Israël » qui dominerait une région divisée et forcément affaiblie.
Fragmenter pour dominer
Cette logique de division ne s’est pas limitée aux pays voisins directs d’Israël. On la retrouve également au sein même de la question palestinienne, un aspect souvent moins connu mais tout aussi stratégique. Le Hamas, aujourd’hui désigné comme une organisation terroriste par Israël et de nombreuses nations, a en réalité bénéficié d’une tolérance, voire d’un renforcement indirect, de la part des gouvernements israéliens successifs, y compris sous l’ère de Benyamin Netanyahou. Cette situation soulève des questions fondamentales sur les motivations profondes derrière de telles actions, qui s’inscrivent potentiellement dans la continuité de cette stratégie de division.
Conséquences d’une stratégie de longue haleine
En encourageant la fragmentation et en tolérant des acteurs qui pourraient sembler opposés à ses intérêts immédiats, cette stratégie vise à maintenir un déséquilibre permanent dans la région. Une région divisée est par définition une région affaiblie, ce qui faciliterait l’affirmation d’une puissance dominante. Le renforcement indirect du Hamas, dans ce contexte, pourrait être interprété comme un moyen de maintenir la division au sein même du peuple palestinien, affaiblissant ainsi toute velléité d’unité et de résistance coordonnée.
Réflexions finales
Comprendre cette stratégie de longue haleine est essentiel pour analyser la complexité des dynamiques régionales. L’exploitation des failles ethniques et religieuses, la fragmentation des États et la tolérance envers certains adversaires s’inscrivent dans une vision globale visant à assurer une hégémonie régionale.
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