Avez-vous déjà aperçu des publicités vantant la politique israélienne sur YouTube ? Si la réponse est oui, vous n’êtes pas seul, et ce n’est pas un hasard. Des révélations récentes mettent en lumière une vaste campagne de communication, financée à coups de millions, visant à remodeler la perception publique d’Israël, notamment face aux accusations de génocide et de famine à Gaza.
Quand l’explication devient propagande : l’affaire de la « Hzbara »
Le média Dropsite a révélé en juin dernier qu’une somme colossale de 45 millions de dollars a été allouée par le gouvernement israélien pour un contrat avec Google, destiné à des actions de « Hzbara ». Ce terme hébreu signifie littéralement « explication ». Cependant, dans le contexte de son utilisation par les autorités israéliennes, il est universellement reconnu comme un euphémisme pour désigner de la pure propagande. L’objectif est clair : compenser une réputation entachée par des événements tels qu’un génocide diffusé en direct et une famine provoquée, des faits qui tendent à affecter la perception d’Israël en tant que « seule démocratie du Moyen-Orient ».
Un budget colossal pour influencer l’opinion
Cette campagne d’influence ne lésine pas sur les moyens. Le budget global de 45 millions de dollars se répartit de manière significative :
• 27 millions de dollars sont dédiés à Google.
• 18 millions de dollars sont alloués à YouTube.
• 3 millions de dollars sont destinés à la plateforme X (anciennement Twitter).
• 2 millions de dollars financent une entreprise franco-israélienne appelée Brain Kids.
L’efficacité de cette stratégie est illustrée par une publicité typique de cette campagne, qui a accumulé six millions de vues. Cependant, il est important de souligner que l’immense majorité de ces vues ont été achetées, ce qui met en lumière la nature artificielle de cette visibilité. Ce n’est d’ailleurs pas une première pour le gouvernement israélien, qui a déjà mené des campagnes visant à discréditer des organisations telles que l’UNRWA ou la Hinrajab Foundation par le passé.
Le contexte tragique de la famine et des morts à gaza
Cette offensive de communication intervient dans un contexte humanitaire extrêmement grave. En août, l’ONU a officiellement déclaré une famine à Gaza. Les chiffres sont alarmants : depuis le début du conflit, au moins 367 Palestiniens, dont 131 enfants, sont décédés des suites de la faim et de la malnutrition, selon le ministère de la Santé à Gaza. Il s’agit d’une tentative de « compenser » une réalité dévastatrice par des récits alternatifs, par exemple en affirmant que « les habitants de Gaza vont super bien et mangent à leur faim ».
Réactions et implications
Face à ces révélations, des utilisateurs de la plateforme X ont déjà commencé à partager des conseils pour boycotter Google et migrer leurs données. Le géant de la tech, en acceptant un tel contrat, se trouve de fait impliqué dans des accusations de génocide, soulevant de sérieuses questions éthiques.
En conclusion, nous vivons une époque où des millions sont dépensés non seulement pour des actions qui mènent à l’extermination d’un peuple, mais aussi pour produire des vidéos et des publicités dans le but de nier ces mêmes réalités. C’est un cycle déconcertant de violence et de dissimulation, où la vérité est masquée sous un flot incessant de propagande numérique.
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