Reconnaissance de la palestine : une victoire, ou un piège occidental ?

L’annonce par le président français Emmanuel Macron et le gouvernement belge de leur intention de reconnaître l’État palestinien a été accueillie avec un mélange d’espoir et de scepticisme. Si cela pourrait sembler être une avancée majeure, une analyse plus profonde révèle des conditions posées par les gouvernements occidentaux qui pourraient bien transformer cette reconnaissance en un véritable piège, loin d’une véritable victoire pour le peuple palestinien.

Les trois conditions occidentales : un cadeau empoisonné ?

Nos gouvernements avancent trois conditions principales pour cette reconnaissance, qui soulèvent de sérieuses interrogations :

1. La libération des otages par le Hamas : Cette exigence, présentée comme fondamentale, omet un fait crucial : Israël détient actuellement 10 500 otages palestiniens. Les actions du 7 octobre par le Hamas et d’autres groupes de résistance visaient précisément à créer une opportunité d’échange pour libérer tous ces prisonniers. Pourtant, c’est Benjamin Netanyahou qui aurait refusé de négocier cet échange, allant même jusqu’à tuer plusieurs otages israéliens en violant un cessez-le-feu.

2. Le désarmement du Hamas : Cette condition implique qu’Israël, un État qui agresse les Palestiniens et ses voisins depuis des décennies, aurait le monopole des armes, tandis que ses victimes n’auraient pas le droit de résister. C’est une position qui nie le droit fondamental à l’autodétermination et à la défense face à l’oppression.

3. L’exclusion du Hamas du pouvoir : Ici, les puissances occidentales prétendent décider qui peut diriger les Palestiniens. Cette ingérence rappelle douloureusement un passé colonial où ces mêmes puissances ont morcelé le Moyen-Orient, divisé les pays et placé à leur tête des rois fantoches et des marionnettes, plongeant toute la région dans des catastrophes successives il y a un siècle.

Un État palestinien « bidon » ?

Cet État palestinien, tel qu’envisagé par l’Occident, risque de n’être qu’un alibi. Il servirait à maintenir Israël dans son rôle de gendarme du Moyen-Orient, gardien des ressources pétrolières et gazières. L’État israélien, qualifié de raciste et d’apartheid, continue de ne pas restituer les terres volées, d’empêcher le retour des réfugiés et d’emprisonner et maltraiter impunément des hommes, des femmes et des enfants palestiniens. Dans ce contexte, une reconnaissance conditionnée ne ferait que consolider un système injuste.

Un changement de tactique pour sauver l’insauvable

Il semble que les Occidentaux aient effectivement changé de tactique. Ils reconnaissent enfin les crimes commis par Israël, mais leur objectif sous-jacent reste de « sauver cet État colonial, raciste et violent ». La reconnaissance d’un État palestinien, sous ces conditions, ne serait qu’une tentative désespérée de légitimer l’ordre existant tout en offrant une façade de solution.

Appel à la vigilance et à l’action

Face à cette situation, la vigilance est de mise. Il est crucial de continuer les manifestations et, surtout, d’intensifier le boycott pour imposer une véritable négociation. Cette négociation doit reposer sur le respect de la démocratie, le droit des Palestiniens à l’autodétermination et la fin du colonialisme occidental.
La sincérité de nos gouvernements sera prouvée le jour où ils cesseront de s’agenouiller honteusement devant des figures comme Donald Trump, qui ambitionne de chasser les Palestiniens pour construire sa « riviera du génocide ». L’avenir dira si cette reconnaissance est un pas vers la justice ou un piège de plus dans la longue histoire de l’oppression.

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