Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a récemment fait une déclaration marquante sur I24, affirmant se sentir guidé par une mission historique et spirituelle en faveur du concept du « Grand Israël ». Ce fantasme sioniste, ancien de plusieurs décennies et ancré dans certains courants idéologiques, est décrit comme s’étendant bien au-delà des frontières actuelles, de l’Égypte à l’Irak, incluant la Jordanie, le Liban, une partie de la Syrie et de l’Arabie Saoudite. Cette prise de position de Netanyahu n’est pas qu’une simple rhétorique ; elle confirme et assume un projet idéologique qui se manifeste déjà par des politiques concrètes sur le terrain.
De la vision à la réalité : colonisation et annexion
La vision du « Grand Israël » ne se limite pas à une carte idéalisée. Elle se traduit par des actions directes telles que la colonisation, l’annexion et le nettoyage ethnique. Un exemple frappant est l’approbation récente par le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, de plus de 3000 nouvelles installations de colons autour de Jérusalem-Est occupée. Smotrich, qui avait déjà exprimé son souhait de réaliser le « Grand Israël », met ainsi en œuvre un projet stratégique. Cette nouvelle expansion vise à couper la Cisjordanie en deux, enterrant de manière définitive toute perspective de création d’un État palestinien indépendant.
Une escalade vers un conflit religieux irréversible ?
La déclaration de Netanyahu et les actions qui en découlent ont provoqué une vive condamnation au niveau régional. L’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Qatar, l’Égypte et la Ligue Arabe ont tous exprimé leur inquiétude, voyant dans cette ambition des signes de mauvais augure pour la stabilité de la région.
Bassem Naïm, un haut responsable du Hamas, a partagé ses craintes avec Dropsight News, soulignant une dangereuse transformation du conflit. Selon lui, les dirigeants actuels d’Israël, qu’il décrit comme un gouvernement fasciste et raciste, sont en train de muter un conflit politique – centré sur le statut des États, les frontières et les populations – en un conflit religieux. La gravité de cette évolution est immense : si le conflit devient religieux et atteint un point irréversible, toute chance de négociation disparaît. Les croyances, contrairement aux considérations politiques ou territoriales, ne se compromettent pas, rendant toute résolution pacifique quasi impossible. La déclaration de Netanyahu, loin d’être un simple « rêve spirituel », est perçue comme un catalyseur pour cette escalade potentiellement dévastatrice.
Pas encore de commentaires.