La colère monte aux États-Unis
Une vague de rejet sans précédent déferle aux États-Unis, en réaction au spectacle d’horreur auquel le monde assiste. Cette indignation touche la jeunesse américaine de tous horizons, provoquant des basculements politiques majeurs et remettant en question des alliances de longue date.
Chute spectaculaire du soutien à trump chez les jeunes
Donald Trump, qui avait pourtant réussi à capter une part inhabituelle du soutien des jeunes, voit aujourd’hui son approbation s’effondrer. Alors qu’en février, 55 % des 18-29 ans le soutenaient – un fait rare pour un républicain –, ce chiffre a chuté à 28 % en juillet, marquant un basculement négatif de 54 points. La situation à Gaza est identifiée comme un facteur extrêmement important dans ce désamour, affectant aussi bien la droite que la gauche. Ce mouvement s’observe jusque chez les figures autrefois les plus loyales, comme Jake Angeli, le « chamanon » du 6 janvier, qui critique désormais ouvertement Trump et Israël.
La droite face à une crise identitaire
Le mouvement conservateur américain est secoué par cette évolution des mentalités. Turning Point USA (TPUSA), un groupe de jeunes créé artificiellement et financé par des milliardaires pro-israéliens et sionistes, est en pleine crise. Pour la première fois, des débats sur Israël ont lieu au sein de l’organisation, et Charlie Kirk, son fondateur, se trouve dans une position délicate. Il est tiraillé entre les attentes de ses donateurs et la colère croissante de sa base de jeunes conservateurs. On l’a même vu tenter de guider ces jeunes, leur disant ce qu’ils sont « censés penser » tout en leur permettant d’exprimer quelques critiques.
La tactique consistant à traiter d’antisémite toute personne ne soutenant pas une vision « puritaine » du gouvernement Netanyahu est perçue comme contre-productive. Certains craignent que plus on brandit ce mot, plus il perd de son sens, et qu’une partie de la jeunesse, à force d’être accusée de haïr les Juifs, finisse par ressentir un mépris généralisé pour les personnes juives. Des groupes pro-Israël et leurs donateurs tentent désespérément de trouver de nouveaux éléments de langage pour contenir cette dissidence et empêcher un exode de l’aile conservatrice vers des positions plus radicales. Leur objectif principal est d’éviter toute mesure concrète pour arrêter les tueries, mettre fin à l’apartheid et à l’occupation.
La gauche en pleine mobilisation
Pendant ce temps, Israël a complètement perdu la gauche. Ce n’est plus seulement l’affaire des militants professionnels ou de la gauche radicale traditionnelle ; une part croissante de la classe dirigeante progressiste et des progressistes est de plus en plus consciente de la situation en Palestine, la considérant comme la grande cause morale de notre époque.
Des marches massives et continues, comme celles observées à New York, témoignent de cette mobilisation. Des centaines de milliers de personnes, y compris des travailleurs ordinaires qui ne viennent pas des cercles militants, descendent dans la rue, écœurés par la famine et la pénurie. Ces manifestations rencontrent un soutien public important : des gens sortent de leurs bureaux pour lever le pouce, applaudir, encourager, et les voitures klaxonnent en signe de solidarité. Seuls quelques membres d’organisations sionistes comme Beitar, en minorité, tentent de provoquer la marche. Après 250 jours, les gens continuent de se mobiliser, avec de nouvelles personnes rejoignant les rangs, illustrant la profondeur et la persistance de ce mouvement.
Un déficit démocratique criant
Le fossé entre le sentiment populaire et l’action politique est frappant. Malgré cette colère généralisée et croissante, le système politique américain ne semble pas refléter la volonté de sa jeunesse. L’absence totale de démocratie est mise en lumière par le fait que seuls dix-huit démocrates ont signé une résolution condamnant la politique de famine menée par Israël. Le malaise s’étend, et la jeunesse américaine, qu’elle soit de droite ou de gauche, exprime un besoin urgent de changement, défiant les narratifs établis et les pressions des lobbies.
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