La situation humanitaire dans la bande de Gaza a franchi un nouveau seuil alarmant. Ce ne sont plus les Nations Unies, mais désormais 109 organisations non gouvernementales (ONG) de renommée mondiale qui dénoncent une « famine de masse » qui se propage activement sur le territoire. Ces ONG, issues de nombreux pays tels que le Danemark, la France, l’Espagne, la Norvège et les États-Unis, incluent des noms reconnus comme Oxfam, Amnesty International, Médecins du Monde et Médecins Sans Frontières. Elles affirment que la situation ne relève plus d’un simple risque, mais d’une famine bien réelle et orchestrée.
Un quotidien de privation extrême
La réalité sur le terrain est saisissante. Un journaliste en contact régulier avec la France 24 a décrit une situation où avoir un repas par jour est un luxe, et où le pain est rare. Il a rapporté avoir personnellement recensé cinq personnes mortes de faim autour de lui, dont quatre enfants. Les marchés sont vides de produits, et lorsque des denrées sont disponibles, leurs prix sont devenus tellement exorbitants qu’ils sont inaccessibles pour la majorité. Gaza est aujourd’hui dépeinte comme un « cimetière à ciel ouvert », où il est plus aisé de se connecter à internet que de trouver un kilo de tomates. Même les travailleurs humanitaires et les journalistes sur place sont affectés : Bachar, le photographe principal de l’Agence France-Presse dans la bande de Gaza, a témoigné ne plus avoir la force de travailler, son corps étant devenu trop émacié.
Une aide humanitaire dérisoire face à des besoins gigantesques
Avant le 7 octobre, environ 550 camions d’aide humanitaire entraient chaque jour dans la bande de Gaza. Aujourd’hui, ce nombre est tombé à seulement 28 camions par jour. Face à des besoins humanitaires colossaux, ce volume est désespérément insuffisant.
Les autorités israéliennes démentent l’existence d’une famine de masse, bien qu’elles reconnaissent une situation difficile. Elles affirment que des tonnes d’aide sont entrées à Gaza mais ne sont pas distribuées par l’ONU. Cependant, les ONG contestent fermement cette version, dénonçant le fait qu’Israël ne permette pas un acheminement correct de l’aide. Elles rappellent également qu’Israël a refusé de confier la distribution à l’ONU, préférant s’appuyer sur une « obscure fondation américaine ». Des centaines de camions seraient bloqués, selon ces organisations.
La famine : une conséquence évitab le ?
Les 109 ONG sont catégoriques : cette famine était facilement évitable, même en cas de poursuite du conflit. Elles soulignent que la guerre n’entraîne pas systématiquement la famine, citant les exemples de l’Afghanistan, de l’Irak ou de l’Ukraine, où, malgré des conflits, la population n’a pas été affamée. Pour ces organisations, l’objectif d’anéantir le Hamas ne doit pas se faire au détriment de la population civile de Gaza, déjà victime depuis de nombreuses années du Hamas et qui se retrouve aujourd’hui prise « entre le marteau et l’enclume ».
Un appel pressant à l’action internationale
Face à l’urgence, les ONG exhortent le gouvernement israélien à cesser les combats et à lever le siège de Gaza. Elles appellent également les gouvernements étrangers à agir de manière concrète et immédiate, sans attendre d’autorisation. Parmi leurs demandes spécifiques figure l’arrêt de tous les transferts d’armes et de munitions à Israël, afin d’exercer une pression significative. Alors qu’un émissaire américain est attendu dans la région pour discuter d’un cessez-le-feu et d’un corridor humanitaire, la communauté internationale est appelée à ouvrir bien plus largement le « robinet humanitaire » pour éviter une catastrophe encore plus grande.
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