Le British Medical Journal (BMJ) et Le Lancet, liés à Merck par des partenariats de "formation continue"

C’est ce que révèle, sur son site, l’association indépendante « Alliance for Human Research Protection » (Alliance pour la Protection de la Recherche humaine), en date du 14 février 2011.

On peut y lire que le British Medical Journal (celui-là même dans lequel se trouvaient des critiques contre le manque de transparence de l’OMS en matière de H1N1) n’a pas su faire preuve lui-même, d’une transparence suffisante puisque le journal n’a pas révélé son accord de partenariat avec la firme Merck, un des plus grands producteurs de vaccins au monde.

C’est en 2008 que le journal a signé un accord avec la firme Merck (dont le nom commercial est MSD pour Merck Sharp & Dome, filiale collaborant avec Sanofi Pasteur dans l’élaboration et la commercialisation de vaccins). Il s’agit d’un accord qui donne ainsi à la firme pharmaceutique le contrôle sur pas moins de 350 cours interactifs de formation continue (éducation permanente) dans une vingtaine de domaines thérapeutiques différents.

 » Ce partenariat unique va changer le visage de la formation médicale en Europe et même au-delà, permettant aus usagers d’accéder à la plupart des bibliothèques d’apprentissage d’éducation permanente et de développement professionnel du BMJ. L’accord entre la filiale MSD et le groupe du BMJ comporte 350 cours interactifs d’apprentissage dans une vingtaine de domaines thérapeutiques différents. »

Il est bien évident qu’un tel partenariat pose d’énormes questions quant à l’indépendance du journal. Pourra-t-il encore publier des études très critiques sur les dangers ou l’inefficacité de divers produits entre autres fabriqués par Merck, dont des vaccins?

Sa liberté de publication n’a-t-elle pas été dangereusement réduite par un tel accord?

En 2009, Univadis, une marque du groupe Merck a entamé un partenariat avec Le Lancet « en vue de fournir une éducation médicale et des sites internet d’information. »

 » Au travers d’un service global unique de littérature médicale appelé « Just Published », des spécialistes cliniciens, enregistrés chez Univadis recevront un accès gratuit à l’entièreté des articles récemment publiés dans Le Lancet. »

Selon Martin Walker, un des meilleurs journalistes et écrivains sur la politique de santé britannique:

« Lier Univadis/Merck avec le BMJ et le Lancet, lie inévitablement ces deux journaux au Service internet d’Information sur les vaccins de Merck (Merck VIS)- « une source d’informations compréhensibles, spécialement mise au point pour répondre aux questions que se posent les professionnels de santé sur les vaccins. »

(Sur un autre site, Martin Walker nous apprend aussi que, derrière Univadis se trouve un autre groupe « Media Medics » dont les membres sont payés pour fournir un contenu éditorial au site Internet d’Univadis. En un mot, il s’agit d’un système de « poupées » russes » où les filiales agissent les unes pour les autres en servant toujours l’intérêt premier de la plus grosse, ce système permettant ainsi de mieux dissimuler des systèmes de conflits d’intérêts trop voyants)

Sur le site de l’Association for Human Research Protection, sa présidente fondatrice, Vera Hassner Sharav, poursuit:

« Le fait que le BMJ et le Lancet, deux des plus prestigieux journaux médicaux, accepteraient un partenariat de formation médicale avec un fabricant dont le staff a dressé une « une liste noire des médecins » (« doctor hit list« ) destinée à intimider les praticiens qui osaient discuter des risques cardiaques mortels liés à son produit, le Vioxx, constitue, en soi, une forme de trahison de confiance de la pire espèce qui soit. »

Le propos clé concernant ce partenariat entre Merck, le BMJ et le Lancet est justement celui qui a été caché aux lecteurs c’est à dire le fait que « ce partenariat est destiné à changer le visage de la formation médicale en Europe et au-delà. »

Et Vera Hassner Sharav de souligner qu’en ce qui concerne l’éditorial du British Medical Journal qui « blanchissait » le vaccin ROR tout en dénigrant les travaux du Dr Andrew Wakefield, il est piquant de constater qu’ils ont écrit, en matière de conflits d’intérêts, à la fin dudit éditorial:

« Conflits d’intérêts: Tous les auteurs ont rempli la déclaration standard d’intérêts, disponible sur le site suivant www.icmje.org/coi_disclosure.pdf (disponibles à la demande des auteurs correspondants) et ils déclarent: aucun soutien d’aucune organisation pour le présent travail, aucun lien financier en-déans les 3 dernières années avec la moindre organisation qui puisse retirer avantage de la publication soumise. »

A la lecture des propos de Mme Sharav, on se rend, une fois de plus, compte que la moralité de cette affaire se résume en deux mots: l’arroseur, arrosé!

Ces revues qui se prétendent « scientifiques » ne sont pas forcément « éthiques » ou cohérentes.

Elles semblent avoir une moralité à géométrie variable. Un bon début serait donc que ces revues commencent à balayer devant leur propre porte avant d’essayer de se donner une apparence d’intégrité en critiquant tel ou tel phénomène, sans s’appliquer les élémentaires leçons à elles mêmes.

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Vera Sharav est une bibliothécaire, spécialisée en information juridique, qui s’est faite l’avocate des Droits Humains et qui est présidente de l’Alliance for Human Research Protection (AHRP). Cette Alliance se veut une source d’informations, un groupe de vigilance citoyenne et un catalyseur du débat public dont le but est de briser le mur du secret en matière de recherche biomédicale.

Mme Sharav a développé une base de données destinée à traquer les violations éthiques en matière de recherche et les échecs en matière de révélation des dangers des médicaments. Précieuse avocate de la santé humaine, elle s’est attardée sur des scandales divers et variés dont celui des pesticides, celui des essais cliniques non éthiques de vaccins et de médicaments anti-sida sur des enfants, et bien d’autres recherches non éthiques. Elle a témoigné devant les plus grandes institutions officielles: l’Institut de Médecine (IOM), la FDA, le Comité de Bioéthique et a publié divers articles sur l’éthique en matière de recherche. Elle jouit d’une grande crédibilité parmi de nombreux spécialistes, médecins et scientifiques.

Source: AHRP

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