Georges Ibrahim Abdallah : l’odyssée d’une injustice de plus de 40 ans touche-t-elle à sa fin ?

La libération imminente de georges ibrahim abdallah : une page d’histoire se tourne ?

Le 25 juillet marque une date potentiellement historique pour Georges Ibrahim Abdallah, un militant pro-palestinien dont l’histoire est celle d’une des plus longues injustices de notre époque. Après plus de 40 années derrière les barreaux, sa libération, bien que maintes fois reportée, semble enfin se concrétiser, mettant en lumière un dossier complexe et les pressions politiques internationales.

Un procès controversé et des accusations douteuses

Né au Liban, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné en 1987. L’accusation : complicité dans les assassinats de deux diplomates, l’un américain de la CIA et l’autre israélien du Mossad. Cependant, son dossier est décrit comme un « bidon » monté de toutes pièces par le FBI et la CIA. Un élément troublant de ce procès réside dans la reconnaissance de l’ancien avocat des États-Unis, George Kian, qui a admis avoir versé au dossier des documents accusatoires fournis par les Américains un an avant la procédure. Abdallah, militant pour la cause palestinienne, est alors devenu le coupable idéal dans un contexte de forte tension.

L’ombre des attentats de 1986

La condamnation d’Abdallah intervient alors que la France est sous le choc des attentats de 1986, qui ont fait 11 morts et près de 200 blessés à Paris. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua, et son ministre délégué à la sécurité, Robert Pandraud, attribuent ces attaques aux Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), dont Georges Ibrahim Abdallah fait partie. Il est alors désigné « ennemi public numéro 1 ». Pourtant, le véritable auteur de ces attaques sera arrêté quelques semaines plus tard.

Une détention prolongée malgré les droits et les soutiens

Malgré cette arrestation et le fait que de nombreuses personnalités politiques, dont Robert Pandraud, se soient déclarées favorables à sa libération, Georges Ibrahim Abdallah est resté incarcéré. Il est libérable selon le droit français depuis 1999. Depuis cette date, onze demandes de remise en liberté ont été déposées, mais toutes ont été refusées, principalement sous la pression des États-Unis et d’Israël.

L’incompatibilité de sa situation avec les droits fondamentaux a même été soulignée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). En 2021, la CEDH a estimé que les peines de réclusion à vie avec possibilité de libération conditionnelle seulement après 40 ans d’incarcération sont incompatibles avec la Convention européenne des droits de l’homme.

La libération annoncée de Georges Ibrahim Abdallah, après plus de quatre décennies, marquerait la fin d’une longue et complexe saga judiciaire et politique, un cas unique dans l’histoire contemporaine des injustices en France.

Pas encore de commentaires.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.