La situation actuelle dans la bande de Gaza et en Cisjordanie soulève des questions fondamentales sur la notion de démocratie, le statut d’Israël et la responsabilité collective face aux massacres qui s’y déroulent. L’analyse met en lumière la nécessité impérieuse de nommer les choses par leur nom afin de se donner les moyens d’agir et de mettre fin à ce qui est devenu une crise humanitaire intenable.
Une démocratie à deux vitesses et des pratiques inquiétantes
La démocratie israélienne est aujourd’hui remise en question, notamment au regard des pratiques observées dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Si Israël peut encore se considérer comme une démocratie pour sa population juive, elle ne l’est clairement pas pour ses citoyens palestiniens-israéliens, ni pour la population soumise au joug de la colonisation. Un indicateur frappant de cette réalité est l’interdiction persistante de l’entrée de la bande de Gaza pour de nombreux humanitaires et journalistes internationaux. Pour un État qui se revendique démocratique, laisser entrer observateurs et journalistes est une preuve de transparence. Le fait de l’interdire suggère fortement qu’il y a des choses à cacher.
Israël, le dernier état colonial au monde
Avant les événements du 7 octobre, la qualification d’Israël comme « état colonial » était rarement évoquée. Pourtant, cette réalité est de plus en plus acceptée par certains politiques, journalistes et analystes qui osent regarder les faits en face. Israël est considéré comme le dernier état colonial au monde. Le silence face à cette réalité ou l’adoption d’un narratif préétabli ont permis une escalade des actions bien au-delà de ce qui aurait été envisageable auparavant.
L’urgence des mots justes pour arrêter les massacres
Ce qui est particulièrement alarmant dans la situation actuelle, c’est que, malgré une certaine prise de conscience collective, l’urgence absolue est de mettre un terme aux massacres. La raison pour laquelle il est crucial de « redire les choses » – de nommer les pratiques et les réalités telles qu’elles sont – est précisément de se doter des outils intellectuels et moraux pour arrêter ce qui se passe. Il y a une responsabilité collective dans le fait d’avoir permis à la situation d’atteindre ce point, souvent en se taisant ou en acceptant un certain discours. Il est désormais urgent d’agir, et cela commence par le courage d’employer les mots justes.
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