Dans un témoignage poignant, Amira Zaïter, militante pro-palestinienne, partage son parcours éprouvant face à la justice française, suite à une condamnation pour avoir dénoncé un soldat franco-israélien, qu’elle a qualifié de génocidaire sur les réseaux sociaux. Son histoire soulève des questions fondamentales sur la liberté d’expression en France et le traitement des voix dissidentes.
Un verdict lourd de conséquences
Amira Zaïter exprime son étonnement face à une telle situation en France, pays des droits de l’homme et de la liberté d’expression. Elle a d’abord été condamnée à 46 jours de détention, puis à 3 ans d’emprisonnement dont un ferme. Aujourd’hui, sa condamnation s’établit à 6 mois de bracelet électronique, 1 an de sursis, et 6000 € d’amende à verser aux différentes parties civiles, y compris le soldat franco-israélien qu’elle avait visé. Elle se considère comme la personne la plus lourdement condamnée en France depuis le 7 octobre 2023.
Les répercussions de cette affaire vont bien au-delà des sanctions judiciaires. Ancienne étudiante infirmière, Amira a été renvoyée de son école et ne peut plus se présenter à une formation en France pendant cinq ans, une mesure qu’elle juge illégale. Elle rencontre également de grandes difficultés à retrouver un emploi et doit faire face à des menaces de mort et d’intimidation régulières via les réseaux sociaux. Dans cette période de reconstruction, sa priorité est de retrouver un équilibre et de protéger sa fille de 12 ans.
L’engagement comme moteur, la criminalisation comme réalité
Malgré la dureté de son expérience, Amira Zaïter affirme son engagement pour la Palestine avec fierté, estimant que c’est précisément ce qui dérange. Elle perçoit son procès comme une tentative de criminaliser les paroles et le soutien des militants pro-palestiniens. Pour elle, la condamnation et l’amende de 6000 € représentent une violence juridique et économique, allant à l’encontre des efforts pour lutter contre la précarité, notamment celle des femmes.
Cependant, loin de la détruire, son incarcération a renforcé sa détermination à se battre contre les injustices et à soutenir plus que jamais la Palestine, ainsi qu’à dénoncer ce qu’elle appelle les crimes de l’État d’Israël. Elle souligne qu’un des partis civils a explicitement mentionné dans son dossier qu’elle n’avait pas « appris de son parcours carcéral » et qu’elle « continue de soutenir la Palestine à travers les réseaux sociaux », confirmant selon elle que son soutien inébranlable est la cible.
Une voix qui refuse d’être censurée
Amira Zaïter déclare avoir appris à mesurer ses mots, mais refuse catégoriquement de les censurer. Elle est consciente que l’objectif est de la faire taire, mais elle y est fermement opposée. Ironiquement, cette condamnation lui offre de « nouveaux outils » pour militer autrement et transformer cette épreuve en un « projet ».
Elle remercie chaleureusement toutes les personnes qui la soutiennent aux quatre coins de la France et du monde, recevant un nombre considérable de messages d’encouragement. Son message final est un appel clair et puissant : continuer à soutenir la Palestine et à revendiquer ce soutien sur les réseaux sociaux. Elle exhorte les gens à ne pas avoir peur, car les épreuves rencontrées ne sont « rien » comparé à ce que vivent les Palestiniens, et il est impératif de continuer à porter leur voix malgré la censure en France.
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